Affadissement des types humains, modes moches, vulgarité et inculture générales... la triste dégradation de nos conditions de vie a une conséquence paradoxale certaines de nos détestations d'hier se teintent parfois de nostalgie. Nos vieux ennemis idéologiques nous semblent plus sympas que nos alliés actuels. Ainsi la figure agaçante mais touchante de la "bourgeoise de gauche à l'ancienne".

Comme Marielle, Rochefort ou, dans un style plus élastique, Bébel, Cassel et Rich, Bourvil était de ces acteurs à grand blair, portant beau le tweed, le short en lin et l'autodérision. Le type même du Français flegmatique et rigolard, fondamentalement gentil, dont les jeunots feraient bien de prendre de la graine !

Crise des déchets oblige, ce qui faisait office de "bourrier" fourre-tout au fond du jardin paysan est en passe de devenir une activité branchée et réglementée pour citadins emplis de culpabilité.

La trouille du virus nous a tous incités à astiquer, purifier, aseptiser notre environnement et nos corps. Mais point trop n'en faut, nous expliquent certains chercheurs, qui rappellent que l'on doit garder ses (bonnes) bactéries avec soi. Plongée dans le "miracle" des probiotiques.

Utilisé depuis la plus haute antiquité pour la conservation des viandes et des poissons, pointé du doigt pour ses méfaits dans les plats et préparations industrielles, le sel a bien d'autres applications qui intéressent les papilles, le corps et le mental. PAR

Ça sent le sapin pour le capitalisme de la cochonnerie et du gadget. Fringue, high-tech, breloque : les consommateurs en ont assez d'acheter, jeter, acheter, jeter... Militants de l'impérissable, ils chérissent les vieilles choses, réparent les objets abîmés et tentent de se désintoxiquer de l'emprise de la marchandise. Tocade ou signe des temps ?

L'air pur des massifs ayant été décrété plus méphitique que celui des bus et métros bondés des métropoles, la politique des premiers de cordée de la capitale a provoqué stupeur et incompréhension dans le milieu montagnard, qui reste uni dans l'adversité. Inventives, les stations françaises résistent à la morosité. Sélection.

On connaissait l'autobiographie, l'autoentreprise, l'autocensure... Voici venu le temps de l'autotout, ou chacun devient le coach, l'infirmière ou l'amoureux de lui-même. En cause : la phobie du contact, la défiance à l'égard de son prochain, mais aussi la purge des métiers de service et la baisse du pouvoir d'achat.

La jeune fille fière de ses menstrues a ouvert la voie à son aînée : la ménopausée assumée. Onze millions de Françaises sont dans le viseur des marques de cosmétiques et de bien-être qui courtisent cette population injustement déclassée. Boosté par la doxa néoféministe, le "méno business" bat son plein !

Elevée au rang de cause nationale, la friction des mains au savon de Marseille a éveillé chez les plus anxieux le souci des cochonneries diverses et variées qui menacent leur corps fragile et leur intérieur calfeutré. Cheveux pouilleux, pieds crasseux, intestin parasité, maison infectée : tout doit disparaître, se nettoyer, s'aseptiser.

Le fameux populisme blâmé par une élite à la médiocrité patente a son pendant dans l'univers de la mode : le "beauf". Patatras ! Cet éternel repoussoir du mec bien habillé et de la fille moderne est aujourd'hui sacré parangon de l'ironie et du style. Comment et pourquoi le mauvais goût est-il devenu branché ? Ultime décadence ou juste révolte contre l'esthétiquement correct ?

C'est le nouveau concept qui fait baver d'envie la conso "mainstream". Petites mais mimi, drolatiques, très correctes idéologiquement et fleurant bon le narcissisme de classe, les marques dites de "niche" envahissent les boutiques branchées et les supermarchés malins, avec moult produits késaco et logos inconnus au bataillon. Nos conseils pour détecter les pépites.

Chaque année depuis 2011ans, des "riders" en cuir râpé se donnent rendez-vous au festival Wheels & Waves de Biarritz. Cet incontournable de la glisse et de la moto attend 20 000 curieux mus par une même passion : chevaucher la route et/ou la vague.

Le plus beau jour de ma vie a bien changé. Au revoir, le traiteur à 15 plaques, le père tout fier, la mère en pleurs et les garçons d'honneur sur leur trente et un. Bonjour, la robe de créateur en haillons, le food truck et le marié mal rasé. On désacralise, on ironise et, surtout, on économise.

Il est toujours amusant de constater combien les grands monothéismes, pourtant conçus dans des contrées arides, ont anticipé l'économie de marché et la consécration du démon dans nos sociétés décomplexées. Mode, déco, pâtisserie, arts appliqués... De toutes parts, les hommages à Belzébuth pleUVent !

Pour les besoins irrassasiables de la société de consommation, les polymères synthétisés ont connu un boom après-guerre. Aujourd'hui, ils sont partout. Des pailles aux semelles de chaussures, des rouges à lèvres aux trousses d'écolier. Et, sans doute, sous forme de nanoparticules dans le corps de tous les êtres vivants de la planète. Une désintox est-elle possible ?

Les Français y passent environ six mois de leur vie. Pièce historiquement dénigrée par les designers et les pouvoirs publics, les toilettes passionnent pourtant les foules. Il est temps d’offrir à ce petit espace tous les soins et les égards qu’il mérite.

Certes, le soleil s'y couche à 15h30 l'hiver et le thermomètre peut descendre à -35°C (le 10 janvier 1987), ce qui n'aide pas au confort et au sex-appeal des populations locales! Pourtant, la ville est toujours considérée comme la capitale mondiale du bonheur. Explications.

Nos amis collapsologues sont formels : l'effondrement de la société industrielle, c'est demain ! Comment survivrons-nous quand tout va lâcher (eau, électricité, provisions de sucre, courtoisie...) et que notre voisin, le bobo civilisé, redeviendra cette bête fauve qui-sommeille sous sa barbiche bien taillée ?