Le philosophe s'apprête à lancer une revue et un site web, "Front populaire", pour peser sur l'élection de 2022. La référence à 1936, dans ce projet souverainiste qui tangue très à droite, est pour le moins incongrue

Le 8 juin 2021, à Tain-l'Hermitage, Damien, 28 ans, fan d'histoire médiévale et de jeux vidéo, a fait scandale en giflant le président de la République."LObs" a rencontré ses amis en exclusivité.

A Guînes, commune du Pas-de-Calais, le parti de Marine Le Pen enregistrait d'excellents résultats. Jusqu'aux dernières élections régionales. Que s'est-il passé ?

L'élection de Donald Trump, le Brexit, la montée des extrêmes droites européennes ou encore la faillite de partis autrefois dominants ont révélé une crise latente de nos démocraties, aux causes complexes et enracinées.

Pour le second tour de la présidentielle, deux France se font face. A la veille de cet affrontement, nous avons demandé à Peter Sloterdijk, à Pierre-Henri Tavoillot et à Patrick Buisson, trois penseurs d'horizons différents, d'analyser la transformation politique en cours. Peter Sloterdijk : "Les Français ne votent pas avec leur cerveau". Pierre-Henri Tavoillot : "Un sentiment général de dépossession et d'impuissance". Patrick Buisson : "Macron et Le Pen sont les candidats de la sortie du politique".

Politologue à l'Ifop, l'auteur de « L'Archipel français » analyse, cartes à l'appui, le « tableau politique de la France d'après » issu de la réélection d'Emmanuel Macron. Un puissant et durable mouvement tectonique - à la fois générationnel, sociologique, éducatif et territorial - se met en place.

Recul de la raison au profit des passions tristes, du wokisme, des extrêmes... Dans "Les Désillusions de la démocratie" (Gallimard), la sociologue et politologue met au jour les racines de la crise actuelle. Entretien.

En 2010, lors de la dernière réforme des retraites, 53 % des Français jugeaient la mesure acceptable. En 2023, ils ne sont plus que 36 %.

La politologue lance un cri d'alerte face à l'affaissement du débat public. Et veut croire, contre vents et marées, que le pire n'est pas certain.

En quelques années, le pays a redressé ses finances publiques de façon spectaculaire. Un modèle pour la France, à l'heure où les déficits s'envolent ? C'est sans compter le lourd coût social de cette prouesse, qui alimente la montée de l'extrême droite.