Ce laser hors norme a un seul but : rappeler que la France, qui ne fait plus aucun essai nucléaire, maîtrise parfaitement la bombe H en simulant, in vitro, des explosions atomiques. Un projet dantesque à la frontière de la physique... et de la géostratégie.

Pendant plus de trente ans, les autorités nucléaires françaises ont menti. Elles ont toujours affirmé que les expériences atomiques des années 60 avaient été totalement propres, qu'aucune île habitée proche de Mururoa n'avait été contaminée, que jamais des appelés du contingent n'avaient été exposés au feu nucléaire dans le Sahara. C'était faux...

Parce qu'il s'est laissé imposer par ses experts des essais qui n'étaient pas techniquement justifiés, Jacques Chirac a dû faire à l'opinion internationale et européenne des concessions qui battent en brèche la vieille doctrine française du "chacun pour soi" nucléaire.

Quels sont les risques de contamination dus aux tirs nucléaires ? Avec l'aide des experts des deux bords, "L'Obs" répond aux questions que chacun se pose.

C'est l'histoire la plus mal connue, la plus taboue aussi : l'aventure du nucléaire militaire en France. Avec un groupe de chercheurs, le spécialiste des relations internationales Maurice Vaïsse travaille sur le sujet depuis dix ans...

"Des va-nu-pieds et des sous-nations" : c'est ainsi que les proches du pouvoir qualifient les opposants français et étrangers à la reprise des essais atomiques. Que cache cette morgue ? Une énorme gaffe politique ou une conviction à toute épreuve ? Voici les pièces du dossier.

Fallait-il de nouvelles explosions à Mururoa pour la crédibilité de la force de dissuasion ? Beaucoup en doutent, et la décision du nouveau président risque surtout à terme de relancer la course aux armes atomiques.

La décision soudaine du Président Chirac de reprendre puis, six mois plus tard, d'arrêter les essais nucléaires que son prédécesseur, François Mitterrand, avait, trois ans plus tôt, décidé de suspendre - au-delà des réactions diverses qu'elle a pu susciter - soulève au moins deux questions qui ne sauraient laisser le citoyen indifférent : la première concerne l'utilité, sinon l'opportunité de cette nouvelle série d'essais, la seconde concerne ses effets au plan scientifique...

Réaliser des explosions nucléaires en laboratoire exige des superlasers, des superordinateurs et des superbudgets, impossibles à réunir avant 2003. En admettant qu'on y parvienne un jour.