L'ex-Batman est de retour aux affaires. Il est formidable dans "Birdman", où son rôle de comédien qui tente un come-back lui ressemble étrangement, même s'il assure le contraire. Il n'en a pas marre, Michael ?

Dans un plan-séquence unique et virtuose, les ruminations existentielles mi-amères, mi-cocasses d'un acteur passé d'un fameux rôle de superhéros à Broadway.

"Vincent n'a pas d'écailles", premier long-métrage poétique de Thomas Salvador, et "Birdman", opus décoiffant d'Alejandro Gonzalez Inarritu, sortent en février 2015. Aux antipodes, ils convoquent néanmoins une figure décalée de super-héros. Le combat est-il joué d'avance entre le film alternatif et la grosse production ? Pas sûr...

Titres recensés : "Birdman" d'Alejandro Gonzalez Inarritu ; "Histoire de Judas" de Rabah Ameur-Zaïmeche ; "Journal d'une femme de chambre" de Benoît Jacquot ; "Inherent vice" de Paul Thomas Anderson ; "La Sapienza" d'Eugène Green ; quatre films de Nagisa Oshima ; "Big Eyes" de Tim Burton ; "Le Quartier du corbeau" de Bo Widerberg.

C'est l'histoire d'un comédien qui a pris l'habitude de dire "non" aux propositions de films... avant de (parfois) dire "oui". De "Beetlejuice" à "Batman", Michael Keaton a ainsi failli passer à côté des rôles qui l'ont rendu populaire. A 63 ans, l'éternel indécis revient dans "Birdman", d'Alejandro Gonzalez Inarritu. Son personnage ? Un acteur sur le retour, qui connut son heure de gloire dans la peau d'un homme-oiseau...

Avec "Birdman", Alejandro G. Inarritu rompt avec ses mélodrames mosaïques pour livrer une quasi-comédie en plans-séquences. Ce nouveau style, qui lui va comme une seconde peau, lui a même valu neuf nominations aux Oscars. Rencontre.

Tourné à New York, dans les loges et sur la scène d'un théâtre de Broadway, "Birdman" renoue avec les récits à personnages multiples qui avaient fait connaître Alejandro Gonzalez lnarritu (Amours chiennes", 21 Grammes", "Babel"). Mois aux récits polyphoniques et fragmentés de ces trois films répond une audace formelle d'un type nouveau pour le cinéaste mexicain : à l'exception de quelques images de prologue et d'un bref épilogue, l'ensemble du film prend l'apparence d'un plan unique.

L'acteur qui jouait le superhéros volant chez Tim Burton était en chute libre. Inarritu le ressucite dans "Birdman". Rencontre avec un revenant.

Qui sommes-nous réellement ? Des individus authentiques ou des personnages factices que nous campons aux yeux de notre entourage ? Les deux. Et c'est en jouant de l'alternance entre l'un et l'autre, que nous trouvons le chemin de nos vies. Ce qu'illustre avec brio le film "Birdman".