Frappé depuis trente ans par des catastrophes successives, son film sur Don Quichotte, présenté à Cannes, sort enfin ! Mais les ennuis continuent. Entretien vérité avec un cinéaste maudit.

Après "Emily Dickinson, A Quiet Passion" (2016), l'enfant de Liverpool revient sur le terrain du portrait intime de poète, dans ce qui sera désormais son ultime réalisation, « la meilleure chose que j'aie faite », confessait Terence Davies dans un de ses derniers entretiens. Mais dès les origines, la poésie infuse l'oeuvre de celui qui avouait s'être inspiré depuis toujours des vers de T. S. Eliot dans "Four Quartets". Avec les années, le style de Davies s'est épuré, pour atteindre une forme de classicisme traversé d'éclats formalistes.

Couronné de prix à domicile (meilleur film irlandais du Dublin Film Critics Circle Awards) et dans les festivals internationaux (Grand Prix de la sélection Generation à la Berlinale 2022 et Prix du public à Tai pei), "The Quiet Girl" était aussi sélectionné pour les Oscars 2023 dans la catégorie du meilleur film étranger. Premier long métrage de fiction du documentariste et réalisateur de télévision Colm Bairéad, "The Quiet Girl" est l'adaptation de "Foster", une nouvelle de Claire Keegan, publiée en France sous le titre "Les Trois Lumières" (Sabine Wespieser Éditeur, 2011).

Alexander Kluge, écrivain et réalisateur, fait partie de ces auteurs qui ont remplacé l'inspiration par l'esprit critique. Une inquiétude féconde, une "inquiétance du temps", est l'aiguillon qui fait écrire. "Je veux clamer jusqu'aux nues ma critique", dit Kluge dans un Avant-propos écrit pour l'édition française.

John Le Carré, qui nous a récemment quittés, n'a jamais touché une caméra, mais il reste pourant (aussi) un homme de cinéma. Il publie son premier roman (d'espionnage, bien entendu) en 1961, devient une star dans les librairies en 1963, avec "L'Espion qui venait du froid", et connaît son premier succès sur les écrans en 1965, l'adaptation de ce roman s'avérant être une réussite incontestée. L'écrivain est donc (presque) immédiatement accompagné par le 7e Art.

Nos amis nous posent régulièrement LA question. Comment, à "L'Avant-scène cinéma" choisissons-nous les films auxquels nous allons consacrer un numéro ? (...) C'est au cours d'un récent comité de rédaction (nous nous réunissons tous les mois) que nous avons constaté avec effroi qu'Henri Verneuil n'avait aucun de ses films au catalogue. Nous n'avons pas tergiversé. Plus difficile a été de choisir quel film tant sa filma est aussi riche qu'éclectique. "Le Clan des Siciliens "offre plusieurs avantages.

Denise, orpheline naïve, vient demander secours à son oncle, commerçant à Pans. Face à la boutique en décrépitude, elle découvre, éblouie et apeurée, le Grand Magasin, le profit rapide, le 11 progrès 11 qui dévore tout. C'est Emile Zola en 1883, c'est Julien Duvivier en 1930, avant "La Belle Equipe", avant "Pépé le Moko". Duvivier montre en silence les vertiges d'un monde qui change alors que le cinéma lui-même se met à parler. Et, aussitôt sorti, le film est à peu près oublié, par le public, par les historiens, et par son réalisateur lui-même.

Lorsque j'ai entendu parler d'Elia Kazan pour la première fois, on disait de lui qu'il était turc. Pardon ? L'homme qui a réalisé des films parmi les plus importants de son temps serait un Turc? Celui qui a fait connaître Marlon Brando et James Dean, le cofondateur de l'Actors Studio à New York? Si celui-ci était vraiment un Turc, je l'aurais déjà su!

Philippe K. Dick dont paraît l'intégralité des nouvelles est adulé par Emmanuel Carrère, Vladimir Sorokine, Jonathan Lethem ou encore Michel Gondry. Pourquoi ? Enquête sur un romancier visionnaire.

Vicente Molina Foix est romancier, poète, traducteur, auteur de nouvelles et critique de cinéma. "Kubrick en casa" relate sa collaboration avec Stanley Kubrick pour lequel il a rédigé les sous-titres en espagnol de : "Les Sentiers de la gloire", "Orange mécanique", "Shining", "Full Metal Jacket" et "Eyes Wide Shut". Tout a commencé en 1978 afin de préparer la sortie en salles en 1980 de la version originale d'"Orange mécanique".

Le cinéma de Benoît Jacquot est tendu d'un côté vers la littérature, matière d'une grande partie de ses films - outre les livres nourrissant la plupart de ses scénarios, ses traitements de l'Histoire ou de la passion amoureuse sont profondément romanesques-, et de l'autre vers un mode et un rythme de production qui tenteraient de s'approcher de ceux d'un réalisateur de studio, enchaînant rapidement les projets, s'adaptant à tous types de budgets ou de conditions de tournage.