Révélée par une fuite organisée par la presse, la nouvelle d'un projet de Constitution en cours d'élaboration à Tripoli accrédite l'idée que le leader de la Jamahiriya envisage une passation de pouvoirs.

En renonçant à modifier la Constitution pour pouvoir briguer la présidence une troisième fois, Amadou Toumani Touré a surpris agréablement son monde. Ses pairs africains seraient bien venus s'en inspirer.

Alors que la commission chargée de proposer des réformes institutionnelles s'apprête à rendre sa copie, les autorités durcissent le ton face aux contestataires.

Une monarchie parlementaire dont le roi reste le pivot : le 1er juillet 2011, les électeurs sont appelés à ratifier par référendum la nouvelle Constitution. Un texte approuvé par presque tous les partis, mais rejeté par les jeunes contestataires, qui jugent les réformes trop timides.

Face à un calendrier très serré, les partis politiques n'ont pas tardé à tirer les enseignements de la volonté réformatrice de Mohammed VI.

Avocats, syndicalistes, enseignants, militants associatifs, ils étaient en première ligne le 14 janvier 2011. A quatre mois de l'élection de la Constituante, ils entendent peser dans le débat national pour sauvegarder les acquis de la révolution et concrétiser ses objectifs.

Les adeptes de la puissante confrérie Boudchichiya ont fait irruption dans la campagne référendaire en marchant massivement pour le oui au projet de Constitution. Preuve, s'il en est, que la monarchie dispose de plusieurs cordes à son arc religieux.

Près de trois ans après la proclamation de la république, la Constitution n'est toujours pas rédigée et le poste de Premier ministre est vacant depuis des mois. La famille royale en profite pour marquer des points.