L'intervention des forces françaises n'est exempte ni de risques ni de pièges. Le plus dur reste à faire : rendre au pays son intégrité territoriale sous l'égide d'une armée panafricaine.

L'intervention française au Mali est une ″guerre sans images″. Pas de photo des combats, pas de cliché des pertes humaines. L'armée, pourtant, regorge de photos... satellites, bien sûr.

Bien qu'autorisée par les Nations unies, une intervention militaire internationale dans le nord du Mali ne semble pas imminente. Si la France s'y montre favorable, l'Algérie et les pays d'Afrique de l'Ouest préfèrent jouer la carte de la négociation. Face à ces incertitudes et à l'impatience de la population, l'armée malienne est tentée de reprendre en main les affaires publiques.

La guerre déclenchée par Paris au Mali le 11 janvier 2013 reçoit un soutien international d'autant plus mitigé que les objectifs fixés restent flous. ″Détruire les terroristes″, comme la suggéré François Hollande ? Stabiliser la situation ? Reconquérir le nord du pays ? Comme les Etats-Unis en Afghanistan, et faute d'une vision stratégique, la France risque de s'enliser dans de vastes zones désertiques propices à la guérilla.

Par un vote solennel, le 22 avril 2013, l'Assemblée nationale a confirmé qu'une ″force d'appui″ d'un millier de soldats français resterait au Mali de façon ″permanente″. A Kidal, dans le nord du pays, la mission internationale de soutien devrait prendre le relais des troupes tchadiennes. Mais qu'est-il arrivé à l'armée malienne ?

Une intervention approuvée par les Français, l'Europe et l'ONU ? Oui. Mais une guerre dure dont on ne pourra sortir que par la négociation politique.

Deux semaines que la France s'est lancée dans la guerre et déjà les premières interrogations. L'opération peut-elle atteindre tous ses objectifs ? Dans quel délai, à quel prix, dans quelles conditions ? Tandis que Paris affiche une confiance sans faille, ″l'Observateur″ a dressé la liste des dix questions qui fâchent : celles qui en définitive, détermineront l'avenir de la région. Et l'issue d'un conflit où se joue la sécurité du monde.

Que s'est-il donc passé entre le 13 novembre 2012 où le président assurait qu'″en aucun cas″ la France n'interviendrait au Mali et le 11 janvier 2013 où il déclenchait l'opération Serval ? Les informations inédites recueillies par Vincent Jauvert auprès des responsables politiques et militaires dessinent un scénario assez différent de la version officielle.

Eviter une crise alimentaire, rétablir l'électricité ou déminer les routes... La France doit répondre à une série d'urgences et engager la bataille du développement.

Des caches d'armes, des guetteurs à moto, des villageois complices... Au nord de Gao, l'opération Gustav contre le sanctuaire des islamistes du Mujao a mis au jour un arsenal gardé par un ennemi invisible. Reportage.