Le premier mandat du président Luiz Inacio Lula da Silva s'achève à la fois dans l'euphorie et les scandales. Une chose est sûre dans le bilan de Lula : son gouvernement a réellement investi dans le domaine social et les inégalités ont commencé à se réduire.

D'un côté, l'élite blanche. De l'autre, les Noirs et les métis, abonnés aux métiers les moins qualifiés. Plus d'un siècle après l'abolition de l'esclavage, le pays reste profondément inégalitaire. Même s'il répugne à le reconnaître.

Peu d'images symbolisent davantage les problèmes qui affectent le Brésil que celles des favelas des grandes villes. Moins radical en matière de réformes sociales que les dirigeants d'autres pays d'Amérique latine appartenant à la gauche politique, le président "Lula" vient néanmoins d'annoncer l'investissement de plus de 1,2 milliard d'euros pour améliorer les conditions de vie des habitants de ces quartiers pauvres.

Depuis 1990, le Brésil est parvenu à réduire de manière très importante la pauvreté et à augmenter le niveau de vie des habitants. Les politiques menées sous la présidence Cardoso, poursuivies et intensifiés au cours des mandats de Lula et de Dilma Roussef, notamment à travers le programme d'aide conditionnelle "Boisa Familia", ont été particulièrement efficaces. Mais le coefficient de Gini, qui permet de mesurer l'inégalité des revenus dans un pays, reste avec 0,5 en 2012 toujours à des niveaux élevés.

Loin des stades et des stars du ballon rond, le pays est en plein chamboulement : un peu moins pauvre et un peu plus lettré, mais toujours fracturé par les inégalités sociales et les discriminations raciales. A la faveur de ces soubresauts, les habitants des favelas se rencontrent. Nouvellistes, poètes et romanciers font entendre une voix nouvelle, celle de la périphérie. Enquête.