C'est un changement de régime : depuis le début des troubles, les gardiens de la révolution, les fameux pasdarans, ont confisqué le pouvoir aux mollahs, piliers de la République islamique. Et désormais ils font régner la terreur.

Depuis l'écrasement de la ℗révolution verte®, une crise déchire le coeur du pouvoir. Et tous les coups sont permis...

Deux ans après le déclenchement de la ″révolte verte″ et à l'heure des révolutions arabes, la République islamique s'entre-déchire au sommet. Analyse d'un spécialiste

A l'heure des révolutions arabes, la guerre interne au sommet de la République islamique agite le pays et - paradoxe ! - fait passer Ahmadinejad pour un « modéré ».

Boycottées par l'opposition, les législatives du 2 mars 2012 se réduisent à un affrontement entre le Guide suprême et... le président Ahmadinejad !

Pour l'avocat Mohammad Mosatafei, la gestion désastreuse d'Ahmadinejad, aggravée par les sanctions internationales, a plongé le pays dans une crise qui fait descendre les Iraniens dans la rue.

Opposition muselée, manifestations interdites, candidatures verrouillées... Cette fois, à la différence de l'élection de 2009, tout a été fait pour que cette présidentielle ne soit qu'une formalité. Même si le régime reste sur ses gardes...

Après l'accord sur le nucléaire signé en juillet 2015, la perspective d'une levée des sanctions contre Téhéran devrait permettre, à terme, le redémarrage d'une économie sinistrée. Mais les dirigeants de la République islamique auront à choisir la nature des réformes qu'ils souhaitent mener pour accompagner cette relance. L'ouverture politique intérieure, très incertaine, dépendra de deux scrutins majeurs en 2016.

Chargée "des femmes et des affaires familiales" dans l'équipe du modéré Rohani, Shahindokht Molaverdi défie avec prudence les archaïsmes patriarcaux de la République islamique. Quitte à exaspérer des ultraconservateurs de plus en plus agressifs.

Réputé modéré, le président de la République islamique doit à la fois rassurer son électorat réformiste, guetté par le dépit, et parer les coups de la mouvance ultraconservatrice. Le tout sur fond de bras de fer nucléaire. Mission quasi impossible pour ce religieux très diplomate.

Karim Sadjadpour passe à juste titre pour l'un des meilleurs experts de la scène iranienne et de ses coulisses. Dans un entretien exclusif avec L'Express, il décrypte, au-delà de l'écume des apparences, les lignes de force de la stratégie de Téhéran et les aspirations d'une société indocile.

Depuis l'arrivée du président Rohani, beaucoup d'Iraniens attendent le jour où ils pourront regagner la terre de leurs ancêtres, même si la situation est loin de les rassurer totalement.