Première destination africaine pour la délocalisation de services, le pays peut concurrencer l'Europe de l'Est. A condition d'investir dans la formation et les langues.

Il a su moderniser la fonction sans toucher à l'essentiel. Pourquoi, onze ans après son accession au trône, Mohammed VI est plus populaire que jamais.

Un environnement high-tech, des infrastructures modernes, des cadres aussi dynamiques que sympathiques, des apprentis et des élèves appliqués... Les images défilent, de la Bourse de Casablanca aux centres d'appels de la métropole marocaine, du port de Tanger Med aux chaînes de production aéronautiques et automobiles. Le tout sur fond de musique électronique futuriste. La campagne de l'Agence marocaine de développement des investissements vante les mérites d'un pays arabe moderne et ouvert. ″Le royaume est prêt à vous accueillir″, distille le spot.

En cinq ans, le royaume a doublé la part de ses exportations à destinations du continent. Un marché encore modeste, mais qui promet de considérablement s'agrandir.

Une croissance divisée par deux, des finances publiques en berne, un climat social tendu... L'économie du royaume est en souffrance. Même si les investissements étrangers et les grands travaux soutiennent encore l'activité, les autorités vont devoir repenser leur modèle de développement.

Treize ans après l'arrivée au pouvoir de Mohamed VI et un an après l'adoption de la nouvelle Constitution, le changement demeure à l'ordre du jour. Même si certaines réformes indispensables à la modernisation du royaume tardent encore à venir.

Après avoir été un pays d'émigration et une terre de transit vers l'Europe, le royaume chérifien est devenu une destination pour des milliers de Subsahariens. Etudiants, cadres supérieurs, jeunes entrepreneurs, journalistes... Ils sont de plus en plus nombreux à s'y installer.

Ce patron marocain livre une analyse critique et pondérée de l'action politique et de la situation économique du pays, étroitement liées.

Alors que la croissance du royaume atteint 5%, que les dépôts augmentent de 7%, les établissements ne parviennent pas à prêter à l'économie locale. Un phénomène nouveau qui inquiète les autorités monétaire.

Sous l'impulsion active de Mohammed VI, l'Afrique subsaharienne passionne le royaume. Un nouvel espace de développement économique qui passe par Dakar, Bamako, Abidjan ou encore Libreville. Les projets sont multiples. Cette surprenante alliance sud-sud se renforce dans tous les secteurs : construction, télécoms, agriculture, finance, assurances. Et bientôt santé. Tour d'horizon.