Les conclusions du rapport officiel sont sans appel : la surmortalité de cet été est due aux défaillances du système médico-social dans son ensemble. Le détail des cinq failles les plus criantes.

Aurait-on pu éviter cela ? Comment la vague de chaleur de ce début d'août a-t-elle pu provoquer des milliers de morts ? Faut-il incriminer la fatalité ? L'isolement des vieux ? Premier ministre, gouvernement, autorités sanitaires : quelqu'un a-t-il failli ? Et qui ?

A Lyon, la canicule a frappé durement cette résidence pour personnes âgées. Le personnel soignant raconte la panique, la fatigue, l'abandon, le manque de crédits. Et son angoisse : et si cela recommençait ?

La canicule a révélé cruellement que beaucoup de gens meurent seuls, victimes de la dislocation de la société.

Incompréhension, désarroi, solidarité exceptionnelle : comment l'équipe des urgences de l'hôpital Tenon, à Paris, a vécu la plus grande catastrophe sanitaire à laquelle elle ait jamais été confrontée. Son patron raconte.

Nous avons enregistré en France, au cours du demi-siècle passé, une progression considérable de l'espérance de vie à la naissance : celle des hommes s'est accrue de plus de onze ans pour se situer en 1996, à 74, 6 ans ; celle des femmes a progressé de plus de treize ans pour atteindre en 1996, 82 ans.

En France, à la fin du XIXe siècle, le nombre annuel de décès avoisinnait 900 000. Depuis 1950, il oscille autour de 530 000. La population étant passée de quelque 40 millions dans la décennie 1890 à 42 millions en 1950 et 61 millions aujourd'hui, et sa structure par âge ayant très significativement vieilli, on perçoit bien que la mortalité a considérablement reculé.

Alain Parant revient, dans cet article, sur les conséquences de la canicule qui a frappé la France au cours de cet été 2003, et sur la manière dont la société, dans son ensemble, a réagi à l'événement. Après avoir montré combien cet épisode illustre, à nouveau, le défaut d'anticipation des pouvoirs publics français et leur incapacité à tirer les enseignements du passé, il analyse - avec un peu plus de circonspection que beaucoup d'observateurs ne l'ont fait jusqu'ici - la surmortalité constatée pendant cette période, ainsi que les facteurs et conséquences qui peuvent lui être associés.

Trois épisodes expliquent la majorité des 41 000 morts en plus par rapport à 2014 : en janvier, février et mars, une grippe longue et intense (24 000 décès) ; en juillet, la canicule (2 000 décès) ; en octobre, sans doute des vagues de froid (4 000 décès).