La génération Y pourrait tout faire. Encore faut-il savoir lui parler.

Lancement d'un programme destiné à développer les services numériques dans les écoles françaises, par le gouvernement, début 2013. Les premiers effets des mesures naitront au 1er trimestre 2013 via le lancement d'un service en ligne d'orientation pour les élèves en situation de décrochage scolaire, d'un dispositif interactif sur l'apprentissage de la lecture, des inscriptions dématérialisées, d'espaces numériques de travail, etc. Les professeurs devraient également avoir accès à partir de début 2014 à un portail de référence de ressources pédagogiques.

Analyse de l'effet de l'entrée du numérique dans l'apprentissage scolaire. Réunie sous l'acronyme Tice (technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement, les technologies dans l'école englobent les logiciels, les outils ou des documents (textes, images, vidéos) numériques. L'étude de Rémi Thibert (de l'Institut français de l'éduction) conclut que le numérique n'a aucun impact sur les résultats des élèves). Certains tests seraient même critiques à son égard, constatant par exemple que l'apprentissage de la lecture baisse de 25% sur écran.

L'école française tend à généraliser l'usage d'Internet et des outils multimédias. Des comparaisons internationales révèlent cependant leurs atouts pédagogiques... sans en faire la panacée.

Enthousiasme, agacement, incrédulité, le numérique à l'école ou ailleurs ne laisse pas indifférent. Au-delà des réflexions, c'est aussi une question d'affinité. Nous avons donc tenté le micro-trottoir pour en savoir plus. Mais pas dans n'importe quelles rues : nous avons interrogé les passants sur les boulevards de Twitter, Facebook et de la liste de diffusion du CRAP. Florilège, pour un tableau en clair-obscur...

Les nouvelles technologies de l'information et de la communication ont profondément modifié nos comportements et notre attitude face au savoir. Pour l'école, l'heure n'est plus à la méfiance, mais à l'intégration et à l'exploration du numérique.

Cahiers, cartables, crayons... Et ordis. La rentrée 2013 est celle du numérique : c'est la grande ambition du ministère de l'éducation nationale, pour le primaire comme pour le secondaire.

Les nouvelles technologies ne se contentent pas d'améliorer le quotidien des professeurs et des élèves, elles modifient la forme même de l'enseignement et doivent faire l'objet d'une réflexion générale sur l'école.

Plan après plan, le numérique à l'école commet les mêmes erreurs. Malgré tous les avertissements. En toile de fond, une tentative d'OPA de l'approche productiviste en éducation aux dépens de l'approche culturelle. Derrière la difficile quête d'un successeur au bon vieux manuel scolaire, ce sont bien les fondamentaux de l'école qui sont en jeu.

Lire, corriger, expliquer, juger. Ces piliers de l'enseignement induisent tout le reste. La technique numérique ne saurait s'y substituer. Elle suppose, en amont, d'avoir appris à raisonner dans la temporalité. Sauf à renoncer à promouvoir en chacun la capacité de penser.

Enseignant(e)s à Lyon, Cahors, Saint-Brieuc, Lisieux ou Paris, ils ont le fait le pari des tablettes, du tableau interactif, des vidéos, des ressources en ligne pour réinventer leur métier. Premiers pas d'un apprivoisement de l'écran par l'école.