Apparue en Chine à l'été 2018, la propagation de la peste porcine africaine poursuit sa propagation en Asie, où 40% du cheptel pourrait être décimé d'ici à 2020. Cette situation bouleverse les échanges mondiaux de viandes de porc. En France, une hausse de 44% du cours de la viande est observée depuis le début de l'année 2019. Les éleveurs profitent pour le moment de cette envolée des cours tandis que les industriels de la charcuterie alertent la grande distribution pour renégocier les tarifs. Etat des lieux.

Sur un marché français de la boucherie toujours en berne, -1,9 % en 2019, les transformateurs de viande comptent sur la période estivale pour se relancer, contrairement à l'été précédent où les ventes de grillades, brochettes et plateaux avaient reculé de 6,9 %. L'heure est à l'innovation, avec de nouvelles références plutôt orientées haut de gamme, ainsi qu'aux labels, qui garantissent une viande saine et de qualité, des critères recherchés par les consommateurs. Les marques peuvent aussi moderniser d'anciennes gammes, en y ajoutant par exemple des sauces pour les remettre au goût du jour.

Comment se distinguer de ses voisins ? En s'interdisant certains des aliments qu'ils consomment ! Exemple avec le cochon, marqueur identitaire depuis l'Antiquité.

Et Dieu créa le cochon... qui demeure le plus laïque des aliments populaires. A condition qu'il ne soit ni stigmatisé sur des critères religieux périmés, ni récupéré comme symbole idéologique "cocardisé". De quoi ruer dans la porcherie.

Si le cochon apparaît aujourd'hui, du fait de l'élevage industriel, comme un pollueur des terres, des nappes phréatiques, des littoraux bretons avec les algues vertes, celui du Moyen Âge était 100% écolo ! Omnivore, c'était le recycleur des déchets dans les villes comme dans les campagnes, de même que l'on consommait tout dans le cochon, soit en alimentation, soit en matière première transformable en objets courants.