L'évasion spectaculaire de Redoine Faïd relance le débat sur la sécurité dans les lieux de détention et pointe le manque cruel de moyens d'une institution en crise. Sommaire. Nos prisons sont-elles bien gardées ? Derrière les barreaux aussi, le risque zéro n'existe pas. "En maison d'arrêt, de grands criminels peuvent s'évader assez facilement"

Le taux d'occupation des prisons françaises reste, depuis plusieurs années, supérieur à 100%. Alors que de nombreux États dans l'Union européenne parviennent à maintenir le nombre de prisonniers inférieur à celui de places disponibles, se pose la question des raisons qui permettent d'expliquer cette situation. Jean-Paul Céré et Dominique Simonnot reviennent sur les politiques publiques engagées en la matière et évoquent des pistes à explorer pour résoudre le problème de la surpopulation carcérale.

La mission de garde est la première mission de l'administration pénitentiaire. Afin de lutter contre le phénomène chronique de la surpopulation carcérale, la construction et une partie de la gestion des prisons ont été confiées en gestion déléguée au secteur privé. Cela n'a pas suffi à faire appliquer totalement, loin s'en faut, le principe légal de l'encellulement individuel. En matière de sécurité, qui demeure la priorité en prison, le nombre de réformes ont marqué l'univers carcéral, en particulier depuis les attentats de 2015.

Patrice Spinosi, avocat de l'Observatoire international des prisons, réagit à la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'homme.

Dans les établissements surpeuplés, la peur de l'épidémie et la suspension des parloirs échauffent les esprits.

Confronté à une surpopulation carcérale record, le gouvernement belge prévoit de construire le plus grand centre pénitencier du pays aux portes de sa capitale, mais des opposants au projet occupent le terrain.

Les conditions de détention se dégradent et les règles se relâchent derrière les barreaux. Ce qui laisse le champ libre aux trafics.

Pour agir contre la surpopulation carcérale, le royaume scandinave prévoit d’envoyer ses prisonniers étrangers dans ce pays des Balkans. L’idée divise fortement la presse nationale. Sommaire. Oui, nos prisons débordent. Non, les droits des prisonniers ne seraient plus garantis.

Il y a douze fois plus de suicides en quartier disciplinaire, véritable "prison dans la prison", que dehors. S'appuyant sur l'enquête "Mitard", l'angle mort, Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, dénonce la surpopulation carcérale et fustige l'inertie de l'État.

Deux mois après la grève des surveillants de prison, nous sommes allés à la rencontre de Serge Jaquet, qui enseigne derrière les barreaux à Chambéry. Ce prof à la vocation inoxydable s'échine à raccrocher ses élèves à la scolarité et à les préparer à la sortie dans une maison d'arrêt qui atteint 100 % de surpopulation. Reportage.

Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) s'est vu conférer le statut d'autorité administrative indépendante. Dominique Simonnot, longtemps journaliste en charge des sujets justice à "Libération" puis au "Canard enchaîné", a été nommée à la tête de cette institution par le président de la République et confirmée par le Parlement en 2020, pour une durée de six ans non renouvelable.

Le pays se serait passé d'une si mauvaise publicité. Le 1er septembre, les détenus de la plus grande prison de Kinshasa se soulevaient. Embarrassés, les autorités ont promis d'ouvrir une enquête sur ces événements qui ont fait officiellement 131 morts et de mettre un terme à la surpopulation carcérale. Sans beaucoup de résultats pour l'instant.