Le 16 novembre 2016, Emmanuel Macron déclarait sa candidature à la présidence de la République à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, dans un centre de formation des apprentis. Il y déclarait que ce département "est l'endroit où l'on crée le plus de start-up". Un geste fort et des paroles à la polysémie aussi explicite que contradictoire : "espoir", "jeunesse", "formation", "entreprise", "diversité", prononcées sur un territoire dont les populations se vivent comme reléguées...

Dans l'épais projet de loi "confortant le respect des principes de la République", adopté en première lecture cette semaine à l’Assemblée nationale et désormais entre les mains du Sénat, on cherchera en vain les mots "islam" ou "musulmans" – la notion d’"islamisme radical" se trouve dans l’exposé des motifs. Pourtant, c’est bien une législation répressive que le gouvernement est en train d’instaurer, dont l’islam est la cible et la préservation de la laïcité le prétexte, visant les associations, les lieux de culte, l’enseignement à domicile...

Si les départements d'outre-mer sont globalement peu présents dans l'imaginaire de la ville française, Mayotte en est la grande oubliée. Même si la crise du Covid l'a ramenée dans l'actualité.

Installé au coeur d’une cité défavorisée, où le Covid-19 frappe dur, ce généraliste se multiplie au quotidien contre l’épidémie. Mais Slim Hadiji soigne aussi la confusion des esprits, entretenue par les thèses complotistes et les revirements du gouvernement.

En deux semaines, six personnes sont décédées sur fond de trafic de drogue dans la cité phocéenne. Une guerre de territoires, qui mine le quotidien des habitants, chaque fois plus fragilisés et se sentant impuissants. Reportage.

Marier santé et social est une approche de plus en plus répandue dans les quartiers populaires français en 2021, généralement au sein de centres de santé communautaires. Les soignants ne veulent plus simplement accomplir un acte médical, mais accompagner plus globalement les patients, qu'ils soient suivis régulièrement ou viennent les voir ponctuellement. Mais cette nouvelle manière de faire se heurte encore à des freins financiers ainsi qu'au scepticisme de certains pratiquants, notamment les médecins libéraux, dont une grande partie ne souhaitent pas changer ses process de travail.

L’animateur sportif est une figure respectée du quartier populaire du Val-Nord, à Argenteuil. Sans subventions, son association fait souffler un vent d’entraide.

Troisième plus grande ville d’Afrique et première ville francophone du monde, la capitale congolaise est aussi bouillonnante qu’insaisissable. Des dizaines de milliers de personnes s’y installent chaque année malgré la pauvreté, gonflant des quartiers déjà saturés et cédant aux sirènes d’une ville devenue mythe.

"Forever Young". Tel était l'hymne de la jeunesse des années 1980, chanté par Alphaville, groupe ainsi nommé en référence au film de Jean-Luc Godard, dans lequel - sur une planète lointaine - un agent secret doit détruire l'ordinateur qui régit une ville déshumanisée afin de « sauver ceux qui pleurent ». Cette jeunesse de 1985, embarquée dans la société de consommation de masse mondialisée, portée par les déferlements médiatiques et culturels (MTV), qui découvrait les Mc Do, bientôt prendrait les charters qui lui offriraient le monde, et qui plaçait un fol espoir dans « l’informatique ».

Depuis quelques années, en Seine-Saint-Denis et dans les communes avoisinantes, les habitants s'organisent de plus en plus contre l'injustice environnementale qui touche tout particulièrement leur territoire. Indépendamment d'une écologie institutionnelle verticale et en réponse à des opérations de "Clean Challenge" dépolitisantes, des mobilisations plus radicales et autonomes se sont développées.

En choisissant de raconter dans "Peaky Blinders" l'histoire d'une famille de gangsters gitans de l'entre-deux-guerres, Steven Knight ne s'attendait pas à ce que le passé trouve autant d'échos dans l'actualité. Et pourtant, dans l'ultime saison de l'odyssée de la famille Shelby, le personnage central, devenu aristocratique, combat maladies, racisme, montée des extrêmes et condescendance envers les classes populaires. Pas seulement une coïncidence, explique son créateur.

Face à des épisodes de canicule de plus en plus fréquents, les zones urbaines défavorisées sont les plus exposées. Explications du géographe Guillaume Faburel.