Produit par la BBC et Canal+, "Exode" retrace six parcours de réfugiés syriens, irakiens, gambiens ou afghans. Equipés de smartphones, ils ont pu capter au plus près les épreuves endurées.

La ville de Calais est devenue le carrefour des extrêmes droites françaises. Des anciens gradés de l'armée y pactisent avec les identitaires de tout poil, les "patriotes" radicalisés et les néonazis. Et, demain, la police ?

Récits d'homosexuels fuyant la Tchétchénie afin d'éviter les purges, la violence, voire la mort.

Qu'emporte-t-on avec soi sur le chemin de l'exil ? Un téléphone, quelques papiers, et des petits riens, vestiges de la vie d'avant. Les affaires que transportent les réfugiés en disent long sur leur odyssée.

En bordure de l'enfer. Ainsi se définissent les limbes, nom qu'a donné le photographe turc Emin Ozmen à sa série consacrée aux migrants. De la Syrie aux îles grecques, il a saisi leur parcours. Un chemin fait d'attentes et d'angoisses entre l'horreur qu'ils fuient et l'espoir d'une vie meilleure.

Le cinéaste mexicain, oscarisé pour Birdman et The Revenant, propose, avec Carne y Arena, une impressionnante installation invitant le visiteur à partager l'expérience des migrants à la frontière américano-mexicaine avec le concours de la réalité virtuelle. Une immersion saisissante.

Titres recensés : "Aquarius" de Kleber Mendonça Filho ; "Juste la fin du monde" de Xavier Dolan ; "Frantz" de François Ozon ; "Fuocoammare. Par-delà Lampedusa" de Gianfranco Rosi ; "Le pape François" de Beda Docampo Feijoo et Eduardo Giana.

C'est un des effets collatéraux de la guerre qui déchire l'Ukraine depuis 2014 : face à l'afflux de réfugiés, un rabbin a eu l'idée folle de recréer un shtetl - ces villages juifs qui peuplaient l'Europe centrale au XIXe siècle pour les accueillir. Une revanche sur l'Histoire pour la communauté juive qui raconte aussi un pays en plein questionnement sur son identité.

Nisrine Al Zahre est syrienne, docteure en sciences du langage à Paris 8, où elle enseigne aujourd'hui l'arabe. Elle a enseigné sa discipline à Homs, à Damas et s'est exilée en France en 2014.

Comme le souligne Etienne Balibar, le mot « frontière » est polysémique : « Les frontières n'existent jamais de la même façon pour des individus appartenant à des groupes sociaux différents. ».

Tout le monde me connaît comme un homme heureux mais, en vérité, je suis un homme qui sourit et qui lance à l'intérieur un SOS à cause de sa propre situation, et de celle de beaucoup d'autres. Qu'y a-t-il de pire qu'être sans papiers et de vouloir vivre dignement, mais d'avoir peur qu'on vous déporte ?