Fidèle à sa manière, l’écrivain hongrois fait déferler un torrent de mots à travers dix-sept récits ou tableaux, entre recueil de nouvelles et roman crypté.

Ses précédents romans avaient l’air de sortir d’un album de souvenirs à la Sagan. Le dernier a gagné en noirceur et en densité et plonge avec audace dans les grands fonds de la saga familiale.

Mort il y a tout juste trente ans, le créateur du commissaire Maigret demeure encore souvent réduit, dans l’esprit de ceux qui ne l’ont pas lu, à son personnage tutélaire et au genre policier. C’est ignorer le continent de ses livres n’en relevant pas, ses romans « durs », ainsi qu’il les qualifiait lui-même. Il ne s’agit pas de les opposer aux enquêtes de Maigret mais de prendre toute la mesure d’une oeuvre immense, d’une écriture qui travaillait à l’os et cherchait à révéler « l’homme nu ». Sommaire. Le plein d’ordinaire. Entretien avec Simenon : « La vie de chaque homme est un roman ».

Claire Chazal échange avec Régis Jauffret autour de son livre "Le dernier bain de Gustave Flaubert" paru aux Editions du Seuil.

Le roman d'aventures maritimes de Sylvain Coher offre une aventure de lecture ébouriffante grâce à une langue d'une folle inventivité. Jouissif !

Le cercle de ses fidèles ne cesse de s'agrandir depuis vingt ans. L'autrice féministe de "Chavirer" croit dans la force révolutionnaire des mots. Et en use avec l'ardeur intacte de son adolescence.

Romancier, et peut-être plus encore nouvelliste, Maurice Pons (1925-2016) fut un écrivain rare. Charmeur et inquiétant, ne détestant pas tricher avec le réel et le vécu, l'auteur des « Saisons » aimait surtout à lever le voile des apparences et de la logique pour révéler l'absurdité du monde. Sommaire. L'écrivain clandestin. Un mur et des mots. "Un monde secret et inattendu". Ecrire au silencieux. Le chant diphonique en littérature.

Jack Kerouac, surdoué de l'écriture et handicapé de la vie (emporté par la cirrhose à l'âge de 47 ans), sera l'inventeur du style littéraire haletant qualifié de « beatnik ». Ses modèles étaient les maîtres de l'autobiographie romancée, mais faute d'aventures passionnantes qui seraient les siennes, il racontera celles de Neal Cassady et de ses deux femmes : LuAnne Henderson et Carolyn Robinson. Ces cinglés nous demeurent chers.

"Europe" vous invite à découvrir l'oeuvre et le parcours singulier de Salah Stétié. Sommaire. L'invention d'un phrasé lyrique. L'enfance comme transcendance originelle et sacrée. Une dette honorée. Arabesques. Entretien avec Daniel Leuwers. Faisant chemin avec Salah Stétié.

Pourquoi Kundera ? Parce que son ironie dévastatrice est plus que jamais un bouclier nécessaire contre l'esprit de sérieux et les dogmes qui font de nouveau fureur. Parce que sa distance, son refus de juger, son scepticisme jamais cynique, la façon dont il sonde l'amour, le sexe, le kitsch, son style qui embrasse à la fois le roman, le récit et l'essai font de lui un géant de la littérature du XXe siècle. Parce qu'il décrit l'humour comme « l'ivresse de la relativité des choses humaines ; le plaisir étrange issu de la certitude qu'il n'y a pas de certitude ».

Ils sont jeunes, ils s'aiment et écrivent ensemble. En deux livres, Simon et Capucine Johannin ont imposé leur romantisme punk. Portrait de couple.

Au cours d’une récente correspondance où Peter Szendy et László Krasznahorkai évoquaient notamment des questions de ponctuation, László Krasznahorkai racontait qu’on lui demande souvent pourquoi il évite le point final . Sa réponse préférée, volontairement irritante, disait-il, est la suivante : « Le point, il n’y a que Dieu qui puisse le mettre » ("a pontot csak a Joisten teheti le"). Et il ajoutait, à sa façon un peu énigmatique : « Après, qu’il y ait un point ou non, c’est égal » ("es most mindegy, hogy van, vagy nincs").