L'ouverture d'une information judiciaire, pour harcèlement moral sur le fondement d'une organisation pathogène du travail, marque un précédent.

Cet article s'attache à décrire et analyser les temporalités et les formes de coprésence spécifiques aux relations d'aide médiées par messageries instantanées. Plus précisément il s'agit de caractériser le dispositif technique et d'observer les régimes d'écriture qu'il configure. L'analyse repose sur un important corpus de textes composé de 57 000 pages. Ce corpus retrace les échanges ayant eu lieu entre bénévoles et individus souffrants sur la messagerie instantanée d'une association de prévention contre le suicide.

A partir d'une ethnographie de cinq années au sein d'une association de prévention contre le suicide et de l'élude d'un corpus de plusieurs milliers de correspondances avec des personnes en situation de détresse, cet article tente de dégager la manière dont les individus ordinaires exposent leurs souffrances singulières. Plus précisément, il s'agit de décrire les rationalités techniques et sémiotiques qui organisent leurs manières de se raconter.

Ils sont entre dix et quinze mille chaque année en France, jeunes ou moins jeunes, qui mettent fin à leurs jours. Et qui laissent derrière eux des parents, des enfants, des amours, des amis, des frères et soeurs, des collègues, effarés de n'avoir pas su, pas vu, pas compris, pas pu empêcher... Un suicide est toujours, pour ceux qui restent, le début d'un parcours long et douloureux, au cours duquel toutes les étapes du deuil, déjà si difficiles à vivre, s'alourdissent de sensations complexes, provoquées par cette disparition pas comme les autres.