"Rêvoir", le nouveau livre d'Hélène Cixous, ressemble peu, en apparence, au "Livre de Promethea", son roman paru en 1983 et repris aujourd'hui dans la collection L'Imaginaire. Disons plutôt de ces deux textes qu'ils se ressemblent précisément en ceci que, l'un et l'autre, ils ne ressemblent à rien. Et certainement pas à ce que, en général, l'on appelle désormais un roman. Ce qui les rend si différents, tous les deux et chacun à sa façon, de ce qui à tort passera, tout autour et à côté, pour de la littérature.

"Peut-on aimer Dostoïevski ?", se demandait Julia Kristeva. C'était il y a près de deux ans, en tête du livre qu'elle consacrait au romancier de "L'Idiot", l'un des "auteurs de [s]a vie"- pour reprendre le titre de la collection qui, chez Buchet-Chastel, accueillait alors son essai sur Dostoïevski et l'anthologie qui l'accompagnait.

L'oeuvre et la personne de Jean Genet reviennent aujourd'hui vers nous sous la forme de deux très beaux livres auxquels, en dépit de leurs différences, le lecteur ne manquera pas de trouver quelques ressemblances - ressemblances au demeurant assez accessoires mais qui sautent soudain aux yeux et desquelles on peut tirer un peu matière à penser ou à rêver.

En 1955, Ezra Pound traduit, à sa manière, le Shijing, anthologie de poésie chinoise classique que la tradition attribue à Confucius. A l'occasion de sa traduction en français, Philippe Forest reconstitue la longue histoire des relations de Pound à la culture chinoise, et sa pratique singulière, de la la traduction.

Face à la côte d'Etretat, un vieil homme observe, depuis la mer, les strates du temps qui s'est écoulé entre 1867 et 1927.

Deux livres aux proportions hors-norme et au projet un peu délirant, deux pavés plutôt excessifs dans la mare de la dernière rentrée littéraire. Ils reprennent au fameux "De l'amour", autrefois signé par Stendhal, son sujet et démontrent en passant que, pour un romancier, il n'en est sans doute pas d'autre qui vaille vraiment.

Au sein d'une littérature du deuil abondante et inégale, le premier livre de la critique Olivia de Lamberterie se distingue par sa justesse.

Dans sa nouvelle somme, l'historien de la sexualité Thomas Laqueur étudie le sort que la civilisation occidentale a réservé aux morts.

Comment la création artistique s'estelle repensée au lendemain de la catastrophe de Fukushima ? Si les uns tentent de ressaisir les traces de la mémoire et du temps, d'autres essaient de revitaliser les pratiques, de manière plus souterraine, notamment en utilisant les réseaux sociaux. Clélia Zernik analyse le mouvement de la création issu du 11 mars 2011, qu'elle compare à celui qui a donné lieu au tsunami : de la tectonique des plaques surgissent du nouveau et de l'inconnu.

Dans le huitième et avant-dernier volume de son "Manifeste incertain", Frédéric Pajak poursuit sa chronique mélancolique entre texte et dessin - entreprise patiente et démesurée, à laquelle Philippe Forest ne trouve guère d'équivalent dans la littérature contemporaine.

Des récents ouvrages de Bernard Comment et de Chantal Thomas émane l'imaginaire de la "ville verticale", semblant toujours au bord de la catastrophe.

Dans ce recueil de quinze conférences, J.M.G. Le Clézio s'explique sur sa longue fascination pour la culture chinoise.

Deux ouvrages permettent de prolonger la récente exposition "l'OEil" de Baudelaire et offrent une version restaurée de Baudelaire poète et critique d'art.

Un essai et une fiction de l'écrivain Yan Lianke élaborent une pensée du roman fondée sur le "mythoréalisme".

MDEILMM d'Hélène Cixous est aussi imprononçable à l'oral qu'il est formidable dans l'écriture. Dans un voyage au-delà de la langue, du rêve et du souvenir, Cixous fait revenir ses morts, en convoquant les esprits de Victor Hugo et de William Shakespeare.