C'est le corps hors norme et sublimé de Raphaël Thiéry qui semble accoucher du premier long métrage d'Anaïs Tellenne. Guère facile, d'ailleurs, d'imaginer quelque autre incarnation du rôle-titre de "L'Homme d'argile" qu'interprète l'acteur immanquable d'Alain Guiraudie ("Rester vertical") et de Pietro Marcello ("L'Envol") et qui porte ici comme une évidence le même prénom. Sommaire. Peau de terre, la critique du film. Défoncer le numérique, entretien avec Anaïs Tellenne.

Jusqu'à sa récente restauration, "L'Amour fou" (1969) était l'un des films de Jacques Rivette les plus difficiles à voir, tout en étant l'un de ses plus beaux, l'oeil du cyclone de toute son oeuvre. Sa ressortie restaurée en salles le 13 septembre 2023 est l'occasion d'y revenir. Sommaire. La rage de l'expression. L'invention et le pas de côté, entretien avec Bulle Ogier. Ne touchez pas au couple !, entretien avec Jean-Pierre Kalfon.

Todd Haynes, néo-documentariste, s'aventure en souterrain connu.

Thierry Méranger livre la critique du film dans un article intitulé "L'Eire du loup" et les propos du réalisateur Tomm Moore dans "La vue des animaux".

Justino, un homme indigène d 'une cinquantaine d'années, travaille comme vigile dans le port industriel de Manaus, au coeur de l'Amazonie brésilienne. Dès la séquence d'ouverture où il fixe l'objectif, son regard, aussi paisible qu'impénétrable, apparaît comme la matière première de "La Fièvre". Sommaire. Le veilleur voyant, la critique du film. Le chasseur dans le labyrinthe, entretien avec Maya Da-Rin.

"Miraï, ma petite soeur", en dépit de quelques séquences fantasmatiques, se présentait en 2018 comme un titre atypique dans l'univers animé du Japonais Mamoru Hosoda. A la délicate et très autobiographique chronique familiale en culottes courtes succède un imposant long métrage qui, comme la quasi-totalité des autres créations du cinéaste - aujourd'hui reconnu comme l'un des plus passionnants de l'ère post-Ghibli -, navigue entre deux mondes dont il s'agit d'éprouver la porosité. Sommaire. Perfect Belle, la critique du film. Les deux visages, entretien avec Mamoru Hosoda.

Indéniablement centrée sur la famille, fût-elle amputée, décomposée ou bouleversée, la filmographie du cinéaste japonais semblait n'avoir désormais à offrir que le réconfort ronronnant d'une déstabilisation tranquille ("Tel père, tel fils", "Après la tempête') ou d'une chronique mineure ("I wish", "Notre petite soeur") . Quelques incursions dans d'autres genres ("Air Doll", "The Third Murder") ne changeaient rien à ces éloges résignés qui saluaient inévitablement la sensibilité d'un maître du quotidien, comparé dans les bons jours - et au gré des humeurs - à Ozu ou Naruse.

Mamoru Hosoda a beau avoir réalisé certains des meilleurs films d'animation des ces dernières années ("La Traversée du temps", "Summer Wars", "Les Enfants Loups", "Le Garçon et la Bête"), il était sélectionné pour la première fois à Cannes cette année (Quinzaine des réalisateurs). Une belle occasion pour prendre des nouvelles du cinéaste et de son studio. Avec "Miraï, ma petite soeur", il raconte une sombre histoire d'intrusion, de spoliation, de rivalité et de pulsions homicides.

Redécouvert à Cannes Classics et célébré à Montpellier, Georges Nasser, cinéaste contrarié, est l'un des pères du cinéma d'auteur libanais.

Bruno Reidal est un tueur de 17 ans. Un jeune homme qui empêche son mal longtemps, mais qui ne parvient plus à le contenir. Le récit s'ouvre dans une forêt du Cantal au début du XXe siècle, où il décapite un enfant, pensant y trouver une jouissance que sa vie morne et pauvre ne peut lui offrir autrement. Mais la déception vient vite, implacable. Sommaire. Sang d'encre, la critique du film. En cercles concentriques, entretien avec Vincent Le Port.

La ressortie en salles de sept films de Jacques Doillon ("Les Doigts dans la tête"," La Femme qui pleure", "La Drôlesse", "La Vie de famille", en mars ; "La Vengeance d'une femme", "Le Petit Criminel", "Amoureuse", en avril en 2022) offre une belle occasion de retrouver ce cinéaste majeur que les "Cahiers" n'ont cessé de suivre. Il nous a chaleureusement accueillis dans sa maison normande pour évoquer son parcours, mais aussi "CE2", son dernier film, actuellement bloqué pour des raisons qu'il explique ici.

"On referme derrière soi la porte de la simple enfance - et l'on pénètre dans un jardin enchanté. Oui, on va de l'avant. Et le temps, lui aussi, va de l'avant - jusqu'au jour où l'on aperçoit devant soi une ligne d'ombre annonçant qu'il va falloir aussi laisser derrière soi la région de la prime jeunesse". Est-ce cette ligne d'ombre décrite par Joseph Conrad que Valeria Bruni Tedeschi s'efforce de représenter dès la première séquence des "Amandiers" ? Sommaire. Jeunesses, la critique du film par Jean-Marie Samocki.

Pas de grands noms dans la 75e édition du festival suisse, mais quelques oeuvres transgressives et inattendues.