L'une - Alice Zeniter - écrit sur l'engagement, l'action politique et la manière d'y aller... ou pas. L'autre - Lola Lafon - raconte la vie de jeunes danseuses victimes d'un système de prédation sexuelle. Toutes deux explorent l'identité, la jeunesse, le rapport au corps, les fractures sociales ; autant de thèmes communs qui les prédisposaient à se rencontrer. Rencontre que "Marianne" a provoquée alors que leurs romans, "Comme un empire dans un empire" et "Chavirer", prix Landerneau des lecteurs, sont chaleureusement accueillis.

Avec "Paris, mille vies", Laurent Gaudé propose une déambulation nocturne dans la capitale où il a grandi, qui résonne étrangement avec les temps que nous traversons.

Né au début des années 1920 dans un État en profonde mutation, le rébétiko constitue un marqueur de l’identité nationale. Chant de l’exil, de la plainte et de la douleur d’exister, il exprime également la crise, en constante résonance avec l’histoire de la Grèce. Sa trajectoire politique ambivalente fait de cet art le miroir d’une culture tiraillée, trait d’union entre Orient et Occident.

Il y a vingt ans, la France découvrait, ébahie, les premiers volets des adaptations à l'écran de "Harry Patter", d'après J.K. Rowling, et du "Seigneur des anneaux", d'après J.R.R. Tolkien. En mobilisant tous les outils narratifs, philosophiques et commerciaux à leur disposition, ces sagas cultes et "so british", véritables mythes modernes, ont marqué plusieurs générations et ravissent toujours les plus jeunes. Nous avons organisé le match (amical) entre ces deux poids lourds de la pop culture. Sommaire. Vous êtes plutôt "Harry Potter" ou "Seigneur des Anneaux" ?

A la Fondation Cartier, à Paris, l'exposition "Heliotropo 37" célèbre l'oeuvre de la photographe mexicaine Graciela Iturbide. Mêlant une approche documentaire à un regard spirituel, la rétrospective, servie par une scénographie toute en finesse, est une passerelle vers la contemplation.

Pour "Marianne", le coup de coeur de la rentrée est un petit livre puissant et atypique, construit comme une oeuvre de cinéma. Les fidèles d'Eric Vuillard, prix Goncourt 2017 pour "l'Ordre du jour", ne seront pas surpris : on retrouve dans "Une sortie honorable" tout le talent de narration et de documentation qui a fait le renom de l'écrivain de 53 ans. Un récit des dernières années de la guerre d'Indochine aussi incisif que glaçant.

Dans "Connemara", de Nicolas Mathieu - prix Goncourt 2018 pour "Leurs enfants après eux" -, les personnages règlent leurs comptes avec leur région et leur passé. Les "romans de la France périphérique" ont le vent en poupe. Effet de mode ou démarche authentique ? Eléments de réponse dans les Vosges, sur les traces de l'auteur et de sa fiction.

Avec "Rêver debout", longue lettre fictive à Miguel de Cervantès, Lydie Salvayre revisite la figure mythique de don Quichotte et s'essaie à cette entreprise risquée : réinterroger les classiques à la lumière d'aujourd'hui.

Mutilés, difformes, hybrides, reconstruits... La représentation des corps monstrueux sur nos écrans comme au théâtre a suivi les évolutions scientifiques, technologiques et sociétales de ces dernières décennies. Comment expliquer l'attrait pour ces nouvelles manipulations, ce mélange de fascination et de répulsion ?

Ce sont trois lettres nimbées de mystère que les spécialistes d'art les plus technophiles répètent en boucle : depuis un an, les "NFT"- sortes de jetons numériques faisant office de certificats de propriété pour des oeuvres virtuelles - agitent le milieu de la photo et de l'art contemporain. Cette bulle spéculative aux contours encore flous peut-elle s'élargir à d'autres champs ?

Qu'avons-nous perdu à nous éloigner puis nous séparer totalement, du cheval ? Qu'a engendré ce changement anthropologique majeur dû au progrès technique ? Il en est un qui sait répondre à ces questions, le dresseur et metteur en scène Bartabas. Reportage au Théâtre équestre Zingaro, en banlieue parisienne, à l'heure de sa nouvelle création, "Cabaret de l'exil".

Si l'écriture manuscrite est de moins en moins pratiquée au quotidien, elle s'expose pourtant plus que jamais. Beaux livres, correspondances, brouillons inédits... Comment la calligraphie, autrefois simple exercice journalier, a-t-elle acquis cette valeur de relique ?

En proposant l'exposition "Femmes photographes de guerre", le musée de la Libération de Paris rend hommage à huit de ces figures oubliées, dont le précieux legs interroge d'une autre manière l'image de guerre et la transmission de l'atroce.

La synesthésie, un mot mystérieux pour une énigmatique fusion des sens. S'associent ainsi un son à une couleur, une couleur à une lettre, une lettre à une position spatiale... Un phénomène neurologique au croisement de différents domaines, qui irrigue l'art et la création.

A Paris, l'Institut du monde arabe accueille l'exposition "Son oeil dans ma main. Algérie 1961-2019" : des photos de Raymond Depardon présentées en regard de textes de l'écrivain algérien Kamel Daoud, né en 1970, soit après l'indépendance de son pays. Un dialogue entre deux artistes, deux pays, et deux générations.

En septembre 2021, l'annonce par Emmanuel Macron du projet d'implanter une antenne de la Cinémathèque française à Marseille a reçu un accueil local mitigé. Collectifs et associations ont saisi l'occasion pour défendre leur travail et militantisme de terrain. Et pour insister sur le caractère singulier d'une ville à nulle autre pareille, où la place du cinéma a toujours été précaire.

Désindustrialisation, trahison politique, scandale de l'amiante... "De notre monde emporté", de Christian Astolfi, raconte la fin d'un temps et la mise à mort d'une classe ouvrière plus méprisée que jamais. En sa compagnie, "Marianne" s'est rendu sur les traces des anciens chantiers navals de La Seyne-sur-Mer, dans le Var.

Même le temps de loisir ne peut plus être utilisé en pure perte : optimisé, monétisé, rangé dans une case d'agenda, et prière de ne pas dépasser ! Comment la gestion de nos pauses est-elle devenue un business, et à quels paradoxes peut conduire cette "oisiveté planifiée" contemporaine ?

Le groupe Nadau (prononcer "Nadao"), originaire du Béarn, célèbre le dialecte occitan dans un spectacle bilingue mêlant humour, musique et poésie.

Depuis 2006, les Ramoneurs de Menhirs réunissent, sur scène comme dans les fest-noz, guitare électrique, bombarde et biniou. Pour une Bretagne libre.

Deux ouvrages rappellent l'apport intellectuel et esthétique de femmes photographes aux parcours minorés ou oubliés.

Dans "Entretiens silencieux", Bartabas propose un spectacle intime, centré sur l'écoute de l'animal qui résonne avec un "D"Un cheval l'autre", son récit hommage à ses compagnons de route. Une parenthèse bienvenue dans un monde enchanteur.

Fjords coupés du monde, climat hostile, exotisme sauvage l'Islande fascine, attire, inquiète. Ses romanciers, qui puisent souvent dans la nature des enseignements spirituels précieux, séduisent un nombre croissant d'Européens.

A Montolieu, "village du livre et des arts", dans l'Aude, musées et lieux artistiques rouvrent enfin leurs portes. Entre concurrence et entraide, comment coexistent les lieux artistiques de cette petite commune ?

Etes-vous certain que le scénario du film ou de la série que vous regardez n'a pas fait l'objet de transactions financières ? Au même titre que des marques et produits, des causes et concepts atterrissent, l'air de rien, sur nos écrans. Ce "placement d'idées" soulève pourtant de nombreuses questions morales et éthiques.

Trente-cinq ans après sa disparition, que reste-t-il de Coluche, ce clown sublime aux multiples casquettes ? Entretien avec son fils aîné, Romain Colucci, auteur avec son frère, Marius, du "Dico Coluche" (éd. Le Cherche Midi), florilège de sketchs concentrant le meilleur de l'humour de leur père.

La rencontre avait de quoi faire des étincelles : "Visa pour l'image" et ses photojournalistes engagés face au maire RN Louis Aliot. Les relations semblent pourtant plus chaleureuses que prévu... Manoeuvre, sincère collaboration ou simple alliance de circonstance ?

Jusqu'au 26 septembre, à Arles, les Rencontres de la photographie consacrent une rétrospective à la dernière représentante de l'école humaniste française : Sabine Weiss. A presque 100 ans, elle livre à "Marianne" sa vision du métier.

Le 28 mars 1941, Virginia Woolf était retrouvée noyée. Quatre-vingts ans après son suicide, son écriture de l'infime et sa manière d'appréhender les rapports entre les êtres résonnent toujours aussi fort. Aperçu de ces échos à travers son personnage phare, Clarissa Dalloway.

Cette semaine : découverte du Mokiroule, une librairie ambulante qui écume marchés et villages de l'Ardèche et de la Drôme. Avec Pascale Girard, au volant depuis 2015.