Si son oeuvre reste encore largement méconnue en France, Antonio Pietrangeli est une figure incontournable de l'histoire du cinéma italien : ancien critique engagé dans la bataille réaliste pendant les dernières années du fascisme, puis scénariste pour des réalisateurs comme Luchino Visconti, Roberto Rossellini et Alessandro Blasetti, il est l'auteur d'une filmographie singulière, qui a su réinventer l'héritage néo-réaliste à partir des modules de la comédie et du mélodrame.

Sa vie entière, Federico Fellini fut fasciné par Venise. A partir du Casanova, et en particulier après 1980, cette fascination devint une véritable obsession. C'était un esprit extrêmement précis. Il n'ignorait aucun détail de l'histoire de la ville : il lut de très nombreux livres sur Venise et si quelque chose lui échappait, il demandait des informations à des amis ou à des chercheurs.

Le 4 mars 1960 "Le Bel Antonio" sort sur les écrans italiens ; depuis le 5 février "La dolce vita" de Federico Fellini obtient un succès monstre. Marcello Mastroianni, devenu l'idole des foules grâce à son personnage de chroniqueur amoral, de "Latin Lover" aux exploits érotiques faciles, revient, un mois après, dans un rôle à rebours. Il garde le regard un peu absent et incertain que Fellini lui avait peint et doit représenter cette fois, sans trop décourager les spectateurs, l'impuissance sexuelle du bel Antonio Magnano envers sa très belle épouse Barbara Puglisi (Claudia Cardinale).

La collaboration cinéastes-comédiens-scénaristes-techniciens, dans le monde la Commedia all'italiana", est nourrie à la fois par une culture de gauche, marquée par l'antifascisme (ils ont tous connus la dictature), et toujours la grande tradition de la "Commedia dell'arte". Celle qui rit de la faim de la misère, de la frustation et considère en priorité le "petit homme", avec ses lâchetés, ses angoisses et ses brusques moments de révolte et même d'héroïsme. A cet égard, "La Marche sur Rome" est une synthèse de ce moment du cinéma italien. Sommaire. Dino Risi de A à Z.

Antonio de Curtis dit Toto, n'a jamais réalisé de films, mais peut être considéré comme coréalisateur de nombre de ceux où il a joué. Pasolini avait bien repéré la part purement créative de Toto en distinguant suivant qu'il jouait dans un film 'mainstream' ou dans un film d'auteur : "Pratiquement, qu'il s'agisse d'un de mes films ou du film d'un autre réalisateur, Toto n'en est pas séparable. Théoriquement, pourtant, il l'est, on peut l'en séparer et au sein même de l'oeuvre du réalisateur, on découvre le moment créatif de l'acteur.

À l'occasion de la rétrospective que la Cinémathèque française consacre à Roberto Rossellini du 3 janvier au 7 février 2024, retour sur les malentendus autour de son supposé (néo)réalisme .

Il faut remercier Elephant Films d'offrir dans leur intégralité e trois film de Fernando Di Leo du début des années 1970, inédits en DVD et sortis en salles à l'époque uniquement dans des version françaises mutilées (offerte ici en bonus). Pourtant, les amateurs du cinéma d'exploitation avaient u très tôt distinguer cette trilogie du tout-venant du "poliziottesco" (néopolar italien ou "polar spagheti"), apparu à la fin des années 1960 quand Je western italien brillait de ses derniers feux.

La décennie des années 70 fut pour Dino Risi, comme pour beaucoup de maîtres du cinéma italien florissant de l'époque, partagée entre des énergies très paradoxales : celles d'un âge d'or parvenu à son point limite de démesure et de décadence, de flamboyance et de morbidité, d'apothéose et de pourrissement.

La difficulté de faire du cinéma en montrant un écrivain au travail est surmontée avec aisance, avec brio, par le Napolitain Mario Martone. Aucune des vulgarités habituelles des "biopics" : "Leopardi. Il giovane favoloso" est un film toujours juste . Elio Germano, qui avait obtenu un Prix d'interprétation à Cannes en 2010, réincarne avec talent la vie de Giacomo Leopardi qui, sous les apparences d'un malade souffreteux, fut en réalité l'un des géants du XIXe siècle. Ce film est l'un des plus beaux de la carrière déjà trentenaire de Martone, au cinéma, au théâtre et à l'opéra.