Mettre en accusation le gouvernement Netanyahou ne suffit pas à comprendre la catastrophe actuelle. Il faut aussi considérer la faiblesse de son opposition et l’impuissance de ce qu’on appelle la « gauche » : démocratique, libérale, bonne. Or, dans son pays et au-delà, il n’y a guère de figure qui incarne davantage cet humanisme israélien que l’écrivain David Grossman.

Les guerres d’Israël sur des fronts multiples au Moyen-Orient sont d’autant plus difficile à arrêter qu’elles apparaissent aux populations concernées comme des menaces existentielles. Elles constituent un échec majeur du droit international garanti par les Nations unies.

Le mandat britannique finit en désastre : Londres confie à l’ONU le soin de décider de l’avenir de la Palestine. En 1947 l’Assemblée générale vote un plan de partage entre deux États, l’un arabe, l’autre juif. Les forces armées des deux communautés entrent immédiatement dans un violent conflit, qui chasse les Palestiniens de leurs villages : c’est la Nakba, en arabe la « catastrophe ». 750 000 personnes ont été déplacées dans les États voisins. Les tentes font bientôt place à des préfabriqués ; les camps deviennent des villes ou des quartiers.

Si je présente ici deux livres sur le même sujet, c'est à la fois pour leur contraste et pour leur communauté de vues sur le passé récent, le présent et l'avenir des relations entre Israéliens et Palestiniens, sur l'incurie du gouvernement Netanyahou, sur la légitimité pour Israël de protéger ses habitants et son territoire, et la non moins légitime aspiration des Palestiniens de vivre en paix dans un État autonome.