Dessins pixélisés, animation de piètre qualité, erreurs de doublage : les imitations grossières de succès du cinéma d’animation sont devenues un genre à part entière. Qui les fabrique ?

Hasard de la vie ? Peu après avoir obtenu ses coordonnées grâce à mon ami bédéiste Tom Tirabosco, j'apprenais que Georges Schwizgebel exposait son dernier travail, "Le Journal de Darwin", à la galerie Papier Gras à Genève. L'occasion de rejoindre la capitale helvète pour rendre visite à cette figure du cinéma d'animation... Sur place, je découvre qu'un livre lui était consacré. Un alignement de planètes (ou de celluloïds) propice à l'évocation d'une carrière et d'un talent pleins de rigueur et de finesse.

Formés dans les meilleures écoles hexagonales, les nouveaux talents de l'animation n'ont peur de rien, sauf du formatage. Découverte de leur univers.

Le réalisateur israélien, auteur du multiprimé "Valve avec Bachir", adapte en animation "Le Journal d'Anne Frank". Le film, en salle le 8 décembre, fait écho au destin de ses parents tous deux déportés à Auschwitz la même semaine que l'adolescente néerlandaise.

Le réalisateur du "Peuple Loup", en salles depuis fin octobre 2021, vit pour le dessin. De passage à Paris dans le cadre d'une résidence d'artiste de quatre mois au Centre culturel irlandais, Tomm Moore, quarante-quatre ans, raconte sa passion pour l'art graphique, née dans l'enfance quand il dessinait des Astérix et des Batman dans les marges de ses cahiers d'écolier.

La nouvelle folie de Genndy Tartakovsky nous renvoie dans un crétacé fantasmagorique et nous asperge de violence arty. Au début fulgurant, son manifeste auteuriste, muet et férocement visuel, finit par devenir un peu éreintant. l'expression d'une souffrance. Et le signe qu'il est peut-être temps de passer à autre chose ?

De mignons et violents nounours colorés s'entraînent dans un camp militaire afin d'exterminer les tout aussi brutales licornes noires de la forêt avoisinante. Le tout est peuplé de monstres, de traumas familiaux, de relents de guerre civile et de croyances nauséabondes. Dans une industrie aussi formatée que celle du longmétrage animé, il est difficile d'imaginer que ce film puisse exister, et pourtant, "Unicorn Wars" était présenté en avant-première lors du dernier Festival d'Annecy.

A raison, on s'émerveille de la créativité du cinéma d'animation tel qu'il nous est donné à voir depuis quelques années en France. En y regardant de plus près, on mesure à quel point ce "miracle de l'animation à la française" se nourrit d'une nappe phréatique à l'oeuvre depuis plusieurs décennies.

"Aladdin", "Le Roi Lion", "Shrek" ou "Kung Fu Panda"... Avec des films qui parlent autant aux adultes qu'aux enfants, le producteur Jeffrey Katzenberg a révolutionné l'animation. A 66 ans, cet ancien des studios Disney et cofondateur de Dream Works recevra à Cannes un Prix d'honneur. L'occasion pour l'un des derniers nababs d'Hollywood de faire ses adieux au cinéma.

Du 12 au 17 juin 2017, le Festival international du film d'animation d'Annecy met à l'honneur l'empire du Milieu, dont la production connaît un essor artistique et économique. Mais elle a du mal à s'exporter. Explications.

"Dans un recoin de ce monde" sort en France le 6 septembre 2017, en partenariat avec "Courrier international". Ce film sur la vie d’une jeune fille de Hiroshima, en 1944-1945, a été acclamé au Japon.