Manuel Valls adopte un ton plus volontariste. Mais l'exécutif continue à ménager la gauche « dure » et les écologistes, malgré leurs exigences délirantes. Est-ce tenable alors que la France s'isole en Europe ?

C'est parce que la défaite de la gauche aux Municipales, d'une ampleur historique, menaçait le quinquennat tout entier que François Hollande change de Premier ministre. Moins de deux ans après son élection, le président est déjà obligé d'abattre son joker.

L'exercice du pouvoir fait resurgir les interrogations de la gauche sur son identité. Il ne manquait plus que cela au président et au Premier ministre.

La défaite de la majorité de gauche lors des élections municipales ne fait guère de doute. Mais la victoire de la droite, engluée dans les affaires, est loin d'être assurée. Va-t-on vers celle des extrêmes ? Ou vers celle de l'abstention ?

La fronde d'une partie des députés socialistes commence à trouver écho chez les mélenchonistes, les communistes et les écolos. Mais pour infléchir la ligne Hollande vers la gauche, cette alliance disparate devra fermer les yeux sur ses divergences.

Pour une véritable politique culturelle, le sociologue Emmanuel Wallon esquisse trois voies dignes d'un gouvernement de gauche : éducation artistique, aménagement du territoire et numérique.

Fiscalité, réforme de la zone euro, normalisation du couple franco-allemand, pression sur les classes moyenne et populaire, pouvoir d'achat : l'économiste Thomas Piketty et l'ancien ministre Arnaud Montebourg tirent le bilan de deux ans de hollandisme et confrontent leurs idées de sortie de crise.

L'abstention a constitué un facteur déterminant des scrutins de 2014. D'abord par son ampleur. En progression constante aux municipales, elle affecte aujourd'hui presque un citoyen sur deux. Elle s'est stabilisée à un niveau très élevé aux européennes puisque moins d'un Français sur trois y participe désormais. Cette situation produit de fortes inégalités sociales de participation électorale. Les plus jeunes, les moins diplômés, les plus instables professionnellement sont nettement sous-représentés dans les urnes, en 2014 comme, déjà, en 2008 et 2009.

Le philosophe Jean-Claude Michéa et l'historien Jacques Julliard publient un dialogue passionnant sur les causes du divorce entre la gauche et les classes populaires.

Après la percée du FN et la déroute du PS, une seule voie de salut pour la gauche : faire les réformes sans trembler, en comptant sur leurs résultats pour convaincre.

Combien sont-ils vraiment ? Qui tire les ficelles ? Jusqu'où sont-ils prêts à aller ? En tout cas, ils avancent, sous le regard furibard de Hollande et malgré les menaces de Valls.

C'était la première fois que jouait l'alternance sous la V République. Partout ailleurs en Europe, l'heure était à la révolution libérale. Ce fut, d'un côté, l'explosion de joie, l'illusion lyrique ; de l'autre, les visions d'apocalypse, la peur du collectivisme ... On a oublié la force des émotions qu'a suscitées l'élection du candidat socialiste François Mitterrand à la présidence en mai 1981. Voici la chronique de cette victoire inattendue.