A l'instar de Sciences-Po Paris, les grandes écoles inventent des mécanismes pour recruter des étudiants d'origine modeste. Par soif d'équité sociale ? Sans doute, mais aussi parce que cette discrimination positive leur amène des recrues de qualité.

Nos prestigieux établissements sont à la traîne dans la course à l'innovation. Un ancien directeur dénonce leur folie de la sélection et leur "extravagant provincialisme".

Créées pour former les plus hauts dirigeants, les grandes écoles tiennent plus du système héréditaire que de la démocratie républicaine. Pourtant, si des réformes s'imposent, tout n'y est pas à rejeter.

Si l'Université française reste quasi-gratuite, il n'en va pas de même dans la plupart des grandes écoles ni dans l'enseignement supérieur privé où les prix flambent... parfois avec les meilleures intentions. Pour intégrer davantage de jeunes de milieu défavorisé, Sciences-Po-Paris envisage en effet une augmentation des droits d'inscription pour les plus aisées de ses étudiants. Parallèlement, le privé fleurit dans des filières très attractives auprès des jeunes, comme "l'info-com", sans leur garantir toujours un diplôme homologué.

Bilan de notre enquête réalisée avec le cabinet Towers Perrin : les jeunes diplômés sont en position de force face aux recruteurs. Mais tout le monde ne peut pas tout négocier...

Aux grandes écoles la formation des ingénieurs issus des classes préparatoires, aux universités la recherche et la formation des enseignants. Un scénario qui prévalait jusqu'à la création d'établissements recrutant juste après le baccalauréat.

Les initiatives destinées à promouvoir l'égalité des chances foisonnent. Grandes écoles et universités veulent permettre à des jeunes doués issus de milieux défavorisés, de faire des études supérieures. Pour cela, chacun a sa méthode.

Homogénéité sociale, excès de formatage, immobilisme : avec son mode de recrutement des élites, notre pays se prive de multiples talents, estime Ezra Suleiman (1)

Le ministère de l'Enseignement supérieur a donné le label Cordées de la réussite à 100 dispositifs d'ouverture sociale sur le modèle de Sciences-Po ou de l'Essec

Petits cours, séjours linguistiques, prépas privées, combines... toutes les armes sont bonnes - mais coûteuses - dans la course aux meilleures filières.