Dans "Les Structures fondamentales des sociétés humaines", son dernier livre paru en septembre 2023, le sociologue Bernard Lahire propose à sa discipline un changement radical de paradigme. En s'appuyant sur 150 ans de travaux en sciences sociales, mais aussi en biologie, éthologie, paléoanthropologie et Préhistoire, cette vaste synthèse de connaissances entend saisir les fondements du système social humain en dégageant les grandes propriétés de notre espèce et les lois de fonctionnement de nos sociétés. Avec l'ambition de poser les bases d'une nouvelle science sociale.

Ni homme ni femme, ou à la fois homme et femme, ou encore femme à certains moments et homme à d'autres... La question du genre, qui surgit dans les débats depuis une dizaine d'années, a en fait toujours traversé les sociétés humaines. Historiens et anthropologues nous rafraîchissent la mémoire.

Avant même la fin de la première guerre mondiale, des conseils d’ouvriers se forment un peu partout en Europe avec la volonté de casser les structures du pouvoir et de permettre aux travailleurs de défendre leurs intérêts. En Allemagne comme en Autriche, leur pression oblige gouvernements et patronat à faire d’importantes concessions. Mais l’institutionnalisation du « dialogue social » va contribuer à les neutraliser.

Quoi qu'en dise la doxa libérale, la propriété n'a rien d'un droit naturel. Elle a d'ailleurs connu au cours de l'histoire des formes multiples avant que la bourgeoisie révolutionnaire ne la consacre en 1789 comme un droit "inviolable et sacré". La propriété marchande, aujourd'hui au coeur du système capitaliste, engendre des désastres écologiques : artificialisation des sols, coupes rases de forêts, extraction minière... Car en conférant le droit de disposer des choses (abusus, en latin), elle s'apparente souvent à un droit de détruire.

Perçu négativement dans l'Antiquité, le travail s'est chargé d'une valeur morale durant la Renaissance. Avec la société industrielle, il est devenu constitutif de notre identité et de notre statut social. Pour conclure l'article, Arnaud Pautet s'entretient avec Gilbert Cette et les fondateurs de Collective.

Le célèbre historien du Siècle des intellectuels récapitule sa vie dans un récit autobiographique, "Jours anciens". Il y raconte son cheminement de la France d'après-guerre jusqu'à la pandémie de Covid-19. De quoi raconter la chronique d'une France disparue et réfléchir au destin des générations.

Christian Grataloup est une figure majeure de la géohistoire. Dans son dernier ouvrage, il livre une ambitieuse synthèse de l'histoire de l'humanité, de la préhistoire à nos jours.

À l’ombre des puissants ou des bien lotis, au fil des siècles, voici les « premiers de corvée », qui assurent les métiers les plus étranges ou les plus dégradants dont personne ne veut.

Exista-t-il un temps où les femmes vécurent à égalité avec les hommes, voire où elles les dominèrent ? L’idée, sous des formes renouvelées, fascine depuis qu’elle a été forgée au XIXe siècle. Aujourd’hui encore certains ouvrages présentent une préhistoire dénuée de toute oppression masculine. La communauté scientifique juge pourtant cette hypothèse hautement improbable.

De nouvelles technologies ont permis de mettre au jour de vastes cités antiques dans l’Amazonie. Ces sociétés complexes ne semblent pas avoir connu de révolution agricole, un constat qui ébranle ce que l’on croyait savoir sur l’évolution de l’humanité.

« Ça va, toi ? » – « Crevé ! » Stress, fatigue chronique, épuisement professionnel… La fatigue est le grand mal du siècle. Au travail, en famille, jusqu’en amour, elle s’immisce par tous les pores de nos existences au point de devenir une de nos principales obsessions. Autrefois physique, elle est aujourd’hui psychique, morale, voire démocratique. C’est l’insomnie face au règne de la connexion permanente ; l’abattement des soignants épuisés de trop donner ; la lassitude des parents usés par leur progéniture… Mais pourquoi sommes-nous si fatigués ?