Faire analyser son ADN pour connaître ses origines : la pratique s'est aujourd'hui vulgarisée avec succès. Mais remonter le cours de l'Histoire grâce aux gènes est aussi une discipline scientifique, la paléogénétique, qui a étudié les grandes migrations en Europe, du Paléolithique à l'Âge de bronze.

Depuis la découverte, en 1856, d'un squelette fossilisé d'une autre espèce humaine, de nombreuses théories ont fleuri sur la cohabitation de Neandertal et de sapiens. Les travaux du récent Prix Nobel Svante Pääbo ont permis de mieux comprendre ce qu'ils avaient en commun.

L’investigation menée à l’intérieur du tombeau présumé de Michel de Montaigne, dans les sous-sols du musée d’Aquitaine à Bordeaux, à l’été 2018, a permis de découvrir un cercueil portant une plaque métallique sur laquelle était gravé le nom du philosophe. Mais les ossements humains qu’il contient sont-ils vraiment ceux de l’auteur des "Essais" ? Afin de lever le doute, nous avons mis en place un programme scientifique mêlant paléogénomique et généalogie.

De nouvelles découvertes et analyses génétiques ne cessent de dresser un portrait toujours plus nuancé de la présence en Europe d’"Homo sapiens" et d’"Homo antecessor", le plus vieil homininé connu sur ce continent. Avec une interview de Jean-Jacques Hublin.

L’analyse de l’ADN préservé dans des squelettes d’individus exhumés sur des sites archéologiques, la paléogénomique offre un nouvel éclairage des processus de migration et de métissage pendant la Protohistoire. Elle devient progressivement une grande alliée de l’archéologie, abritant également certaines controverses de l’archéologie...

Les derniers mammouths ont survécu longtemps sur l’île de Wrangel, en Sibérie. Ils se sont éteints voici 4 000 ans, à l’époque des pyramides d’Égypte, sans doute en partie à cause de la dégradation de leur patrimoine génétique, comme le suggère une nouvelle étude. L'article est éclairé par l'analyse du paléogénéticien Ludovic Orlando.

Des paléogénéticiens russes viennent de séquencer un ADN vieux d’1,65 million d’années ! Il a été extrait d’une molaire de mammouth, découverte dans un sol gelé de Sibérie. Le point de vue du spécialiste : entretien avec Ludovic Orlando, paléogénéticien, directeur de recherches au CNRS, directeur de l’UMR 5288 Centre d’anthropobiologie et de génomique de Toulouse qui déclare : "Nous arrivons à la limite de ce qui est faisable".

Une étude basée sur l’analyse des génomes de 317 individus lève le voile sur l’une des plus grandes questions de la Préhistoire : la rencontre entre les derniers chasseurs-cueilleurs du Mésolithique européen et les colons néolithiques venus du Proche-Orient. Il apparaît ainsi que le remplacement des premiers par les seconds fut moins rapide qu’on ne le pensait.

Le 3 octobre 2022, le suédois Svante Pääbo a reçu le prix Nobel de médecine pour ses travaux sur la paléogénétique, dont le séquençage du génome de Néandertal. C’est le deuxième prix Nobel en rapport avec l’archéologie après celui décerné à Willard Frank Libby en 1960, pour ses travaux portant sur la datation au radiocarbone. Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de « Paléoanthropologie », Jean-Jacques Hublin nous livre les implications d’une telle distinction dans les études des populations préhistoriques.

Dans "Le Voyage de nos gènes" (Odile Jacob, à paraître le 28 septembre 2022), l’archéogénéticien Johannes Krause et le journaliste Thomas Trappe retracent l’histoire du peuplement de l’Europe, du Paléolithique à nos jours, grâce aux informations délivrées par l’ADN préservé dans des vestiges biologiques (os, dents, etc.).