Jarmusch ausculte l'Amérique ordinaire et ses mécanismes de survie poétique. Le pendant solaire et "zombiesque" de "Only Lovers Left Alive".

En suivant un chauffeur de bus, poète à ses heures, Jim Jarmusch se penche sur les méandres de la création. Et signe, sans en avoir l'air, l'un de ses films les plus aboutis.

Titres recensés : "Soy Nero" de Rafi Pitts ; "Entre les frontières" d'Avi Mograbi ; "La Mécanique des flux" de Nathalie Loubeyre ; Fuocoammare" de Gianfranco Rosi ; "Brûle la mer" de Maki Berchache et Nathalie Nambot ; "Manchester by the sea" de Kenneth Lonergan ; "Fais de beaux rêves" de Marco Bellocchio ; "Paterson" de Jim Jarmusch ; "Swagger" d'Olivier Babinet.

Obsédé par la discipline depuis l'enfance, Adam Driver croyait avoir trouvé sa voie dans l'armée américaine. Mais contraint d'abandonner les marines après une blessure, il a troqué l'uniforme contre les multiples costumes du comédien. Avec un seul credo : se placer sous les ordres des cinéastes qu'il admire. Après Clint Eastwood, Steven Spielberg ou les frères Coen, le voici à l'affiche de "Paterson", de Jim Jarmusch, et bientôt du nouveau Martin Scorsese.

Jim Jarmusch interroge la poésie du quotidien, grand film ou mou du genou ?

Pêche miraculeuse dans la Grande Bleue cette année ? En tout cas, Cannes 2016 a aligné de gros poissons dans une forme éblouissante : Jarmusch, Farhadi, Nichols et consorts. Et noms moins familiers mais tout aussi frétillants : Maren Ade, Damien Manivel, Andrea Arnold... Sans oublier de drôles de créatures des abysses, aussi géniales qu'inclassables, à l'image des films d'Albert Serra et Julia Ducournau. Tour d'horizon de ce qu'on a ramassé dans les filets bien garnis des multiples sélections. Sommaire. L'amour à la plage. La mort dans l'oeil. La belle et la bête à poils.

"Paterson", le dernier chef-d'oeuvre de Jim Jarmusch, fable ludique au tempo serein, est en salles ce mois.

Attendu sur les écrans français le 21 décembre 2016, "Paterson" le dernier film de Jim Jamursch est passé au crible de la critique par Joachim Lepastier.

Le dernier film de Jim Jarmusch propose une réponse : la poésie aide à se réconcilier avec l'instant présent et à tisser une relation directe entre soi, le monde et les autres.

Critique de film

Raphaël Bassan livre la critique de "Paterson" qui explore les apories du quotidien, mais dresse également une réflexion sur la création, celle de Paterson, comme celle de Jarmusch.

C'est sans doute l'un des plus beaux retours en grâce de l'histoire du cinéma contemporain. En 2005, "Broken Flowers" avait valu à Jim Jarmusch un Grand Prix au Festival de Cannes en même temps qu'une certaine réserve de la part de ses spectateurs les plus fidèles. Après autre ans de silence, l'échec absolu de "The Limits Of Control", suivi d'une nouvelle période de silence, avait pu faire croire à la disparition artistique du cinéaste.