C’est au cours du Néolithique, apparu il y a 12 000 ans, qu’émergent les inégalités sociales. Avec l’invention de l’agriculture sédentaire, la population humaine se met à croître de façon continue. Des communautés de plus en plus nombreuses ont les moyens de consacrer du temps à des tâches non directement productives telles que la construction de monuments mégalithiques, la première métallurgie de l’or et du cuivre, mais aussi la production de surplus.

La sortie du cinquième, et normalement dernier, épisode des aventures d’Indiana Jones, le célèbre archéologue, est venu rappeler, s’il en était besoin, les liens étroits qui unissent depuis l’origine le cinéma et l’archéologie.

A l'occasion de la thématique de l'édition 2023 des Rendez-vous de l'Histoire de Blois, Jean-Paul Demoule explore la question de la mort en archéologie.

Notre patrimoine archéologique, qu’il s’agisse des sites ou des objets, a toutes les apparences d’un bien commun. De fait, dans de nombreux pays, en Italie, en Grèce, tout comme dans l’ensemble de l’Europe centrale et orientale, le patrimoine archéologique est propriété publique. Ce n’est pas le cas de la France où, on va le voir, la situation est complexe, sinon erratique.

Il sera beaucoup question de sport en France tout au long de l’année 2024, en raison de la tenue à Paris des Jeux olympiques, institution traditionnelle de la Grèce antique réinventée à la fin du XIXe siècle, comme on sait, par Pierre de Coubertin. Mais à quand remonte le « sport » ?

Troisième trafic mondial après ceux des stupé- fiants et des armes, le pillage archéologique a pris ces dernières années une ampleur inédite, accentuée encore par les conflits internationaux et le développement d’Internet. L’exposition présentée au musée d’histoire de Marseille alerte sur l’illégalité de la prospection par détecteur de métaux, qui est loin d’être le loisir anodin que certains voudraient y voir. Voir aussi la grande question d'archéologie posée chaque mois par Jean-Paul Demoule intitulée "alte aux pillages !" aux pages 8 et 9.

A travers cette question, l'occasion est donnée de faire le point sur l'émergence de l'archéologie de prévention en France. Mais bien des trésors archéologiques sont perdus à la suite de catastrophes naturelles ou bien par le pillage.

Quoi de plus éloignées, en apparence, que la psychanalyse et l’archéologie ? Et pourtant la naissance de la psychanalyse est profondément et explicitement liée, de par la personnalité même de son fondateur, à l’archéologie. Un colloque organisé à Londres par le Warburg Institute en juin 2019 portait d’ailleurs sur « Freud’s Archaeology » ; mais il ne semble cependant pas que des archéologues y aient été présents.

Que peut dire l'archéologie des aspects immatériels des sociétés préhistoriques, et notamment de leurs organisations familiales ?

« Trésors », « secrets », « mystères », autant de mots qui émaillent les articles des journaux populaires lors de fouilles archéologiques. Comme si le métier des archéologues était celui d’Indiana Jones ! Mais comment, en réalité, les sites archéologiques sont-ils découverts et identifiés ?

Le confinement lié à la pandémie de la covid 19 est-il un événement sans précédent, ou bien relève-t-il d’une implacable logique historique inscrite depuis longtemps dans la trajectoire de l’humanité ?

Dès le XIXe siècle, les préhistoriens (il n’y avait pas encore, à l’époque, de préhistoriennes) se sont penchés sur la sexualité préhistorique puisque derrière cette grave interrogation, c’était bien de l’origine de la sexualité en général dont il était question. Ainsi la première statuette féminine paléolithique jamais découverte, de fait en 1864 dans l’abri-sous-roche de Laugerie-Basse, aux Eyzies-de-Tayac, par le marquis de Vibraye, fut-elle baptisée « la Vénus impudique » – bien qu’elle ne soit pas plus nue que la plupart des usuelles Vénus en marbre de l’Antiquité gréco-romaine.

L’actuelle pandémie mondiale du coronavirus (covid-19, dû au virus SARS-CoV-2) conduit naturellement à interroger l’histoire et l’archéologie pour savoir si la situation que nous vivons, inédite à l’échelle de nos générations, serait effectivement sans équivalent, ou au contraire partie prenante, même irrégulièrement, de l’humaine condition.

L’histoire de l’archéologie est inséparable de celle du faux. La toute récente réédition du livre d’André Vayson de Pradenne, "Les fraudes en archéologie préhistorique", dont l’unique édition datait de 1932, vient de nous le rappeler. Il existe cependant différentes variétés de faux.

Au sein de l’ethnologie, appelée aussi anthropologie sociale par importation depuis les Etats-Unis, il existe un courant dit de l’« anthropologie anarchiste ». Ce n’est pas que ses représentants, d’éminents universitaires, se mettent des fleurs dans les cheveux ou vivent dans des « Zones à Défendre » (ZAD) ; le nom de ce courant se rapporte au sens originel du mot "archê", le « pouvoir » en grec ancien – "an-archê" signifiant donc l’absence de pouvoir ou l’opposition au pouvoir – tout comme la « monarchie » est le pouvoir d’un seul et l’« oligarchie », celui d’un petit nombre.

La crise sanitaire que nous traversons en 2020 n’a pas été sans effet sur la recherche archéologique, puisque tous les chantiers, essentiellement d’archéologie préventive, ont été stoppés net dès le début du confinement – dont les deux cents menés par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), soit la moitié environ de ceux réalisés chaque année en France, l’autre moitié se répartissant entre les services de collectivités territoriales et les entreprises commerciales privées.

Les récents scandales liés au harcèlement sexuel, harcèlements très majoritairement de femmes par des hommes, ont reposé la question historique de la domination masculine – laquelle, même en ethnologie, pour ne pas parler de l’histoire, n’a vraiment été étudiée que dans les toutes dernières décennies, notamment par les travaux de Maurice Godelier, Pierre Bourdieu, Françoise Héritier ou Paola Tabet. Mais qu’en était-il pour les sociétés plus anciennes ?

En avril 2021 a été inaugurée (virtuellement) au musée des Confluences de Lyon une nouvelle exposition, La Terre en héritage, du Néolithique à nous ("Archéologia" n. 597, p. 54-59), dont on ne peut qu’espérer qu’elle ouvre au plus vite au public, quand la situation sanitaire se sera suffisamment améliorée.

Tout le monde connaît ce dessin censé représenter l’évolution humaine sous la forme d’une file indienne, commençant par un singe accroupi et se terminant par un homme blanc barbu fièrement dressé, éventuellement une lance à la main. Il a d’ailleurs donné lieu à diverses réinterprétations ironiques, que l’on trouve sans peine sur Internet, et où le personnage terminal est au contraire un homme à nouveau penché, mais sur son ordinateur ou sur un marteau-piqueur, ou encore un homme obèse un gobelet de soda à la main, voire un simple robot. Ce dessin est faux, comme on le sait désormais.

Parmi les représentations populaires de l’archéologie, il y a bien sûr la figure de l’aventurier chercheur de trésor (tel notre collègue Indiana Jones), ou, à l’inverse, celle de l’érudit ahuri mais très savant, comme le professeur Grossgrabenstein du "Mystère de la Grande Pyramide" dans la série Blake et Mortimer, ou le professeur (ce sont toujours des professeurs) Bergamotte dans "Les 7 boules de cristal" et "Le temple du soleil" des Aventures de Tintin.

Assurément, le paysage de l’archéologie française de 2021 n’a rien à voir avec celui de 1964, au moment de la création d’"Archéologia", il y a plus d’un demi-siècle – peu de disciplines scientifiques ont vu se transformer à ce point aussi bien leurs moyens que leurs acteurs, ou leurs problématiques. A une archéologie métropolitaine désargentée et portée en grande partie par des bénévoles dévoués a succédé une archéologie professionnelle aux moyens relativement importants.

En décembre 2021 s’est tenue aux Archives nationales du Monde du Travail à Roubaix une importante journée d’étude sur le métier d’archéologue, dont les actes seront bientôt publiés. Ce métier a, en effet, bien changé, ne serait-ce qu’au cours des cinquante dernières années, avec la particularité que ce sont les archéologues eux-mêmes, et non des décisions venues d’instances politiques ou scientifiques, qui l’ont radicalement transformé.

Le Néolithique est à la mode. L’Institut national de recherches en archéologie préventive (Inrap) lui a consacré une journée d’étude au musée du quai Branly-Jacques Chirac le 1er décembre 2021, tandis que l’exposition du musée des Confluences à Lyon, « La Terre en héritage : du Néolithique à nous », co-produite avec l’Inrap et inaugurée en avril 2021, doit se terminer à la fin du mois de janvier 2022.

Si les humains sont des animaux terrestres, ils prirent pied néanmoins assez tôt sur des terres qui demandaient l’aide d’embarcations. Longtemps en matières organiques, celles-ci ont souvent disparu (ou attirent peu l’attention lors de travaux d’aménagements) et doivent être déduites, faute de preuves matérielles directes.

Les 6 et 7 juin 2023 se sont déroulées à l’Institut de France à Paris des "Assises scientifiques de l’archéologie française, en France et à l’étranger", coorganisées par le Conseil national de la recherche archéologique (chargé de conseiller le ministère de la Culture en matière d’archéologie nationale) et l’Académie des inscriptions et belles-lettres.

Les 4 et 5 avril 2024, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a déclaré à l’occasion des travaux de restauration du château de Dampierre dans les Yvelines, « qu’il ne faut pas faire des fouilles pour se faire plaisir » et qu’elle préférait « mettre de l’argent dans la restauration du patrimoine plutôt que de creuser un trou pour un trou ». Elle précisait en même temps sur le réseau social X (anciennement Twitter) qu’elle souhaitait que ne soient retenues que « les prescriptions archéologiques indispensables » et que soient possibles « des dérogations pour les prescriptions archéologiques ».

Eclairage du spécialiste Jean-Paul Demoule, archéologue, enseignant à l'Université de Paris I, ancien résident de l'INRAP, Institut national de recherches archéologiques sur les relations ambiguës des médias et de l'archéologie. La mise à jour de richesses antiques fait souvent la une des médias. Toutefois, cette médiation n'est pas forcément toujours opportunes pour la gestion et la conservation des sites. Explications.

Le 12 et 13 octobre 2017 s'est tenu à Paris un colloque international sur le thème "Peut-on écrire une histoire française du patrimoine soviétique ?", à l'initiative de l'Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales) et de l'Inrap, mais aussi de la Maison des Métallos et de la mairie de Baillet-en-France. En effet c'est dans cette dernière commune que fut découvert en 2004 par l'Inrap, au fond d'une "glacière" (un puits où l'on conservait jadis neiges et glaces en prévision de la saison chaude) un ensemble de statues brisées.

Eclairage du spécialiste Jean-Paul Demoule, archéologue, enseignant à l'Université de Paris I, ancien résident de l'INRAP, Institut national de recherches archéologiques sur l'avenir des musées archéologiques. Une fois les fouilles réalisées, que faire ? Le spécialiste plaide pour de nouvelles muséographies, reste méfiant vis à vis de l'innovation, trouble le concept du musée en plein air intéressant, associant le public aux pratiques de fouilles.

La belle exposition "Chrétiens d'Orient - 2000 ans d'histoire" présentée jusqu'au 18 janvier 2018 à l'Institut du monde arabe peut être l'occasion de s'interroger sur les relations entre la Bible et l'archéologie.