Quatre mois après l'élection de François Hollande, les dirigeants des entreprises publiques retiennent leur souffle. Pour l'heure, les nominations ont été rares et consensuelles. Mais le mouvement pourrait s'accélérer avec la mise en oeuvre des différentes réformes promises.

Il a effectué toute sa carrière à la RATP puis à La Poste, dont dix-neuf ans à la tête de ces deux groupes ! A l'heure de la retraite, cette figure du patronat français, à qui le gouvernement a confié une mission sur le travail dominical, revient sur la mutation du secteur public, les relations avec l'Etat actionnaire et les partenaires sociaux.

Comment moderniser sans aller jusqu'à la rupture ? La question se pose quotidiennement pour tous les patrons d'entreprises publiques ou d'ex-entreprises publiques. Confrontées à la concurrence, au changement d'actionnaires, ces sociétés qui vivaient dans le cocon douillet du monopole et de la tutelle de l'Etat ne peuvent nier leur mue inévitable, il en va de leur survie. Mais quelle est la martingale pour changer, sans pour autant balayer totalement le poids du passé ?

Mais que fait l'Etat actionnaire ? A la fois régulateur, employeur, client, il souffre de schizophrénie et multiplie les décisions contradictoires. Gravissime, à l'heure où les entreprises qu'il détient affrontent des crises sans précédent. Sommaire. Les fiascos de l'Etat actionnaire. EDF l'Etat sans vision. Areva, l'Etat sans courage. SNCF, l'Etat sans rigueur. Air France, l'Etat sans issue. Scandale à la française.

La démission de dirigeants des deux entreprises met au jour les injonctions contradictoires de leur actionnaire

Des pertes et des dettes énormes, le premier rapport sur l'état des groupes publics est accablant. Inutile de compter sur les recettes de privatisations pour boucher le trou des retraites.

Dix ans après la faillite du Lyonnais, de nouvelles entreprises publiques comme France Télécom sont dans le rouge. L'Etat n'a-t-il donc rien appris ? Non, juge un rapport parlementaire.

Ils sont bons, ils sont mal payés, et l'Etat actionnaire leur mène la vie dure... Les patrons des grandes entreprises publiques sont écartelés entre des personnels conservateurs et un marché en pleine libéralisation.

L'explosion d'un four sur le site nucléaire de Marcoule (Gard), le 12 septembre 2011, a fait un mort et quatre blessés. Après la catastrophe humaine et écologique de Fukushima en mars, l'accident propulse l'atome au coeur de la campagne présidentielle française : cette industrie, à la rentabilité incertaine, divise les candidats. Une page se tournerait-elle en France, pays le plus nucléarisé du monde par rapport au nombre d'habitants - et qui, de Golfech à Tricastin, avait jusqu'ici fait de l'énergie atomique le pilier stratégique de son indépendance ?