"Moi aussi je suis une foule", avait dit Judith Godrèche aux César, en référence aux violences sexistes et sexuelles dont elle, et tant d'autres, ont été victimes. L'actrice et réalisatrice a fait de la formule "Moi aussi" un court métrage, pour lequel elle a rassemblé, sur le pavé de Paris, près de huit cents personnes, toutes concernées.

Cinéastes tout-puissants, actrices sous emprise : la prise de parole de Judith Godrèche a exposé une mécanique de domination trop longtemps ignorée. Enquête et témoignages.

Aussi nos « Questions à des cinéaste s» reviennent-elles scander les autres textes, la pratique et la réflexion n'ayant pas de sens séparées l'une de l'autre, et la « politique des autrices » ne suffisant pas, de loin, à résumer l'évolution des femmes dans le cinéma.

Elle est actrice. Lui, juge des enfants. Ils se rejoignent dans la lutte contre les violences sexuelles. Pour eux, libérer la parole ne suffit pas. Face à l'impunité, il faut des actes.

Chaque année, 160 000 enfants victimes de violences sexuelles, un viol toutes les sept minutes, un féminicide tous les deux jours et demi. Les chiffres sont connus. Pourtant, rien. On ne veut pas entendre les victimes et on ne veut pas voir les agresseurs. Depuis 2018, de nombreuses personnalités publiques dénoncent les violences qu’elles ont subies. Parmi elles, Andréa Bescond, Flavie Flament, Vanessa Springora, Adèle Haenel, Isild Le Besco ou encore Judith Godrèche.

Assumer ce que l'on est, ce que l'on filme... C'est désormais chose faite. À 51 ans, celle qui fut la très jeune muse de réalisateurs assume la « paternité » d'une réjouissante série autofictionnelle.

Elle l'a dit le soir des César : "Méfiez-vous des petites filles." Judith Godrèche a réussi à libérer sa voix de petite fille meurtrie. Nous l'avons rencontrée à trois reprises pour prendre le temps d'écouter cette parole salvatrice. Sommaire. Judith Judith Judith Judit met le feu. "Beaucoup d'actrices sont des survivantes". ''En écoutant Judith'', une lettre de François Ozon. La fabrique de l'omerta dans le cinéma français. Où sont les hommes ? La hantise de l'emprise.

Actrice, réalisatrice, Judith Godrèche a raconté les violences sexuelles subies lorsqu'elle était adolescente.