Ce dossier se propose de faire le point sur les réformes institutionnelles du marché du travail et sur les divers dispositifs en faveur de l'emploi. Sont ainsi détaillés les principaux instruments mis en oeuvre depuis les années 1980, selon des formes et des modalités qui se sont succédées : politiques d'allègement du coût du travail, contrats aidés cibles sur des publics en difficulté (travaux d'utilité collectives TUC, contrats uniques d'insertion CUI - et emplois d'avenir ; indemnisation du chômage dispositif actuellement en difficile renégociation entre les partenaires sociaux.

Si, avec la crise, le chômage a fortement augmenté en France depuis 2008, il était déjà à un niveau élevé depuis au moins trois décennies du fait d'une mauvaise correspondance entre l'offre et la demande de travail. L'étude des variations concernant le nombre des demandeurs d'emploi selon qu'ils relèvent des catégories A, B ou C permet de mettre en évidence une montée de la précarité associée à la multiplication des contrats courts ou à temps partiel.

Le malaise politique est entretenu par le sentiment de l'impuissance des gouvernements face aux problèmes pressants qui assaillent le pays. Encore faut-il commencer par les poser correctement au lieu de les minimiser ou de les éviter. Ainsi de l'affaissement de l'industrie française, dont René Iffly montre l'étendue de la riposte qu'il appelle.

Le retour à l'emploi reste la meilleure protection contre la pauvreté, si bien que les politiques sociales cherchent à favoriser la reprise d'activité. Pourtant, en période de fort chômage, cette seule perspective ne suffit pas à empêcher l'aggravation de la pauvreté. En s'imposant au détriment d'approches plus sociales, elle finit même par perdre de vue l'expérience même de la pauvreté.

Puissent l'offre et la demande enfin coïncider dans cet espace inattendu.

Depuis plusieurs années, la question du coût de l'immigration revient périodiquement dans la presse française. En effet, la contribution actuelle des populations "issues de l'immigration" à l'économie de notre pays interroge du fait de leur marginalisation apparente sur le marché du travail.

L'adoption de la taxe carbone créerait, selon un récent rapport, une centaine de milliers d'emplois. Ce chiffre est-il réaliste ?

En France, les jeunes adultes sont particulièrement touchés par le chômage. Et le diplôme n'est plus une garantie pour décrocher un emploi.

On accuse souvent les seules délocalisations d'avoir provoqué le déclin de l'emploi industriel en France. C'est oublier que la productivité du travail a triplé de 1975 à 2007, et que la machine a parfois remplacé l'homme.

Pendant la crise, la recherche et l'innovation continuent. Et peuvent contribuer à dégager l'avenir des jeunes issus des filières scientifiques à la recherche d'un emploi. L'atmosphère économique morose de la fin 2011 ne doit pas en effet nous faire oublier que les entreprises sont toujours en demande de compétences dans le domaine de la recherche-développement : 33 000 emplois de cadres ont été pourvus en 2011, et la tendance devrait se prolonger en 2012.

Après une décennie d'embellie, le marché de l'emploi a brutalement rechuté depuis la crise. L'écart entre situations protégées et précaires se creuse. Il est également plus difficile de retrouver un travail.

Est-ce la solution miracle ? Pour résorber, enfin, un chômage dont le taux demeure insupportable depuis un quart de siècle, sans pénaliser la compétitivité des entreprises, économistes et politiques semblent se rejoindre pour parler aujourd'hui de "flexi-sécurité".