L'armée française est-elle bien préparée aux défis qui sont les siens ? Engagé sur la scène internationale depuis la fin de la guerre froide (al-Qaida, Libye, Syrie, Mali...), elle se trouve désormais aux prises avec des attaques terroristes sur le sol français. A l'heure où le budget militaire connaît des coupes drastiques, l'armée française est-elle prête pour ses nouvelles missions ? Qui sont nos ennemis, qui sont nos alliés ? Comment redéfinir les impératifs stratégiques ?

A l'Est de l'Ukraine, le centre culturel de Donetsk , qui était un symbole de créativité et de liberté, a été saisi par les séparatistes pro-russes. Site transformé en caserne, oeuvres prises pour cible, responsables contraints à l'exil... le bilan est sombre.

Limitées, asymétriques, irrégulières, les guerres ne sont plus ce qu'elles étaient. Le règne des forces spéciales, des opérations clandestines, des avions téléguidés façonne désormais le visage des conflits dans un halo de secret et d'impunité jamais égalé.

L'exécutif américain n'en avait même pas rêvé : les Nobel l'ont fait, en attribuant leur prix le plus prestigieux à M. Barack Obama, qui ouvrait son mandat sur la vision d'un « monde sans armes nucléaires ». Mais qui n'en fit rien, devenant au surplus le grand ordonnateur des drones et de leurs assassinats ciblés. La France de M. Nicolas Sarkozy, cramponnée à sa petite « force de frappe » nucléaire, mais pour le reste oublieuse de la geste gaulliste, réintègre une alliance militaire occidentale en quête de nouvelle vocation, prête à siphonner ce qui reste d'« Europe de la défense ».

Quand il est apparu au XIIIe siècle, avant qu'il ne désigne la délimitation entre deux Etats, le terme « frontière » représentait la ligne de front établie par une armée. Cette étymologie militaire ne s'est pas démentie avec le temps : à travers les siècles et les continents, souverains, rois et autres empereurs ont tenté de conquérir par la force de nouveaux espaces. Car la taille d'un royaume fut longtemps le critère principal pour apprécier sa puissance. De nos jours, l'extension territoriale n'est plus une fin en soi.

Pour le spécialiste du djihadisme Jean-Pierre Filiu, Daech est au coeur de ces attentats. Pour en éviter d'autres, la seule stratégie valable serait, selon lui, d'aller combattre en Irak et en Syrie.

En Syrie, le jeu des alliances et les affrontements de deux camps, l'un conduit par les Américains, l'autre par les Russes, peut-il déboucher sur une déflagration générale ?