Adapté du Goncourt le plus acclamé en dix ans, "Au revoir là-haut", le sixième film d'Albert Dupontel, réussit le cross-over impossible entre cinéma populaire patrimonial, ambitions auteuristes et pulsions rebelles. Suite logique d'une lente ascension, alignement astral ou hold-up de grand chemin ? "Première" a posé la question au principal intéressé. En complément, la critique du film "Va-t-en guerre".

Ca aura été la question à près de 3 milliards de recettes au box-office en vingt ans : l'agent Hunt est-il l'équipe Mission : Impossible à lui tout seul ? La réincarnation de Martin Landau ? De Cary Grant ? Un autoportrait de Tom Cruise ? Et surtout, comment Christopher McQuarrie, aux commandes de "Mission : Impossible - Fallout", s'est-il débrouillé pour retrouver sa trace, redéfinir sa trajectoire et en faire un véritable personnage de cinéma ? Sommaire. Le dernier défi de "Mission : Impossible". "Ethan était déjà mythique". Missions : accomplies. Un agent très spécial.

Ex-wonder boy, ex-palmé d'or, ex-auteur pour stars, ex-cinéaste de studio, Steven Soderbergh s'est mué en filmeur plus rapide que son ombre pour smartphone (l'appli Mosaic), avec un iPhone ("Paranoïa", qui sort ce mois-ci), réinventeur perpétuel de lui-même et de son environnement artistique. Il explique à "Première" sa quête d'une liberté de création absolue, débarrassée des lourdeurs industrielles du cinéma. Sommaire. "Me libérer de toutes les contraintes". Ciné-Marketing.

Une suite du plus grand film (animé) de superhéros jamais réalisé. Ou plutôt une poursuite, éperdue, aux trousses d'une formule magique qu'on a laissé s'échapper il y a quinze ans. Pas tout à fait un film, mais beaucoup de plaisir.

Pour "Green Book : Sur les routes du Sud", son premier film sans son frère Bobby, Peter Farrelly repart presque à zéro, sur un sujet sombre (la ségrégation dans les années 60) compensé par un casting lumineux (Viggo Mortensen et Mahershala Ali) et un registre qu'il maîtrise mieux que personne : le road-movie. Plus sérieux, sans doute, mais moins drôle, vraiment ?

Une autre "Mademoiselle" pour Park Chan-wook, le Sud-Coréen anglophile, qui aime les couleurs vives, les mystères et la manipulation. Au Carré.

John Krasinski est derrière la caméra et devant aux côtés de sa femme Emily Blunt dans "Sans un bruit". Anecdotique ? Pas tant que ça, dans la mesure où le cinéma aime les histoires de couples, les vraies, celles qu'il peut magnifier. "Première" a listé les plus mythiques d'entre elles.

Si Hirokazu Kore-Eda faisait toujours le même film, ils seraient tous Palme d'or à Cannes et film du mois dans ce magazine... Non, "Une affaire de famille", récompensé en mai 2018, est bien un film exceptionnel et après lui, rien ne sera plus jamais comme avant. Présent en France pour le tournage de son prochain film, le cinéaste nous explique pourquoi.

Le treizième film de Hirokazu Kore-Eda, l'un des plus beaux, peut-être même son meilleur, invente une famille de récup dans la banlieue nord de Tokyo. Six êtres humains sans attaches, sauf celles qui les relient les uns aux autres.

Une star qui part avec fracas, un réalisateur viré, des voiles pudiques sur ce qui fâche, des mensonges aussi, et pas seulement par omission, sans compter des critiques enragées... "Première" revient sur la manière dont Queen a réussi contre toute attente, toute logique et toute raison, à transformer "Bohemian Rhapsody" en triomphe historique.

N'en déplaise aux critiques français, le grand cinéaste du XXe siècle, c'est lui, l'Italien Paolo Sorrentino, huit films et une série depuis 2001, baignés d'existentialisme désenchanté, de rock culture dandy, de femmes sublimes et de classe ritale. "Silvio et les autres"ne pouvait être qu'un concentré de tous Les Sorrentino, tous ses films, toutes ses facettes, tout son génie.

La plus belle gueule des années 80, c'était lui. Le super psychopathe de Lars von Trier dans "The House that Jack Built", c'est encore lui. Pour passer du kid poupin rock'n'roll au maboul taillé à la serpe en quelque trente ans, il fallait des étapes, une carrière, une filmo. Matt Dillon la commente pour "Première".

Parce que la musique populaire est un art de la performance, il fallait non seulement l'enregistrer mais aussi la filmer, pour en garder la trace et inventer un genre, «le documentaire musical», peu avare en chefs-d'oeuvre. Voici nos 20 préférés.

Le plan-séquence est une histoire de défi (technique, humain), de performance et de records (de durée, de difficulté), mais ce n'est pas du sport. S'y concentrent au contraire plusieurs enjeux clés de la mise en scène : la distance, l'immersion, la présence voyante ou non de la caméra, le jeu d'acteur, la gestion du hors-champ et du réalisme. En voici vingt exemples (soigneusement ?) choisis.

Moins puissant, moins hollywoodien, moins Netflix ? Cette année 2019, le Festival de Cannes était surtout plus Cannes que jamais, avec un paquet de chefs-d'oeuvre et de révélations. Cannes, les films qui y étaient, ceux qui n'y étaient pas, on y revient longuement dans les pages qui suivent.

Derrière la reconstruction fantasmée d'un L.A. englouti avec certains de ses plus beaux idéaux sixties, Tarantino livre son autoportrait en petit garçon qui se rêvait cow-boy, justicier et sauveteur d'actrices.

Après plusieurs films expérimentaux en rupture avec le public, Terrence Malick revient à un récit plus accessible dans "Une Vie cachée" : l'histoire d'un paysan autrichien, objecteur de conscience pendant la Seconde Guerre mondiale. Les yeux toujours tournés vers les nuages, mais les pieds ancrés au sol, le génial auteur de "La Ligne rouge" est de retour parmi nous.

Après ses escapades SF ("Snowpiercer") et Netflix (Okja), Bong Joon-ho revient avec "Parasite", un "film de maison" typiquement coréen. Le cinéaste en profite pour casser les murs et organiser une fable sociale en forme de jeu de massacre virtuose et jouissif. Il est de retour, chez lui et au sommet.

Deux ans après le gargantuesque "Au revoir là-haut", Albert Dupontel revient à l'essence de ses mini cartoons sociaux, en suivant la cavale du trio de bras cassés d' "Adieu les cons". Moins de coups de sang, plus de coups de blues, moins de trash, plus de tendresse, le cinéaste le plus populaire de France nous raconte son rapport avec son public.

Le classique érotico-mécanique de David Cronenberg, fait de sperme, de sang, de cicatrices et de tôle froissée, brille de mille feux argentés dans un nouveau master HD rutilant. Vingt-quatre ans après sa présentation cannoise sous les huées, Cronenberg revient pour "Première" sur le film qui a fait basculer son oeuvre et sa carrière.

Guillermo del Torro n'aura jamais réalisé sa "Belle et la Bête". Ou plutôt si, mais en inversant la proposition : dans "La Forme de l'eau", la princesse est l'être incomplet qui doit se transformer grâce à l'amour. Comme a su le faire le cinéaste mexicain pour réaliser son plus beau film, moins un conte horrifique qu'un irrésistible mélodrame romantique. En complément de l'interview du réalisateur, un focus sur Sally Hawkins, comédienne principale de "La Forme de l'eau".

Derrière la people chair à tabloïd, la féministe "high profile" et la cinéaste engagée, on avait presque oublié qu'Angelina Jolie, l'actrice et plus grande star féminine de Hollywood. C'était avant son retour de flammes et aux sources dans "Ceux qui veulent ma mort" néo-western signé Taylor Sheridan.

Wes Anderson et sa troupe reviennent en roue libre, en noir et blanc et couleurs pastel, entre pastiche et postiches, alternant divertissement premier choix et avertissement pour la dernière fois.

Ari Folman, l'homme de "Valse avec Bachir" et du "Congrès", fait sortir Anne Frank et son journal du musée pour libérer sa Mémoire. Avec un grand M. mais pour un public de petits et de grands.

Sans prévenir, Bradley Cooper est devenu en quelques années l'incarnation d'une vision critique de la culture US de la célébrité. A l'affiche du nouveau film de Guillermo del Toro, "Nightmare Alley", il poursuit cette quête à travers la trajectoire d'un médium illusionniste, où le rêve américain vire au cauchemar éveillé. Sommaire. Derrière les miroirs. Cooper, étoile discrète. Guillermo del Toro : "toujours en dehors du moule". Aux origines du cauchemar.

La renaissance se voulait triomphale, elle aura surtout ressemblé à une villégiature ensoleillée. Un mois plus tard, qu'en reste-t-il ? Dans quelques années, qu'en restera-t-il ? Une Palme historique, quelques couacs, des premières fois et un 14 juillet célébré sous les feux d'artifices. Mais des films ? Hum... Et si c'était surtout ça le souci ?

Au terme d'un Festival de Cannes aussi étrange que sa cérémonie de clôture, le jury présidé par Spike Lee a consacré Julia Ducournau pour "Titane". La seconde femme palmée d'or revient sur cette soirée particulière et sur ce que ce prix signifie pour elle et pour son film. L'article se conclut par l'analyse de Guillaume Bonnet sur le travail de la réalisatrice et de son prix intitulée "Un film-palme".