Le prix est l'une des raisons qui poussent de plus en plus de Français à consommer en vrac. Ce mode de consommation est-il vraiment moins cher ? La réponse est nuancée, mais n'enlève rien aux atouts du vrac. En plus de redonner de l'autonomie au consommateur, il réduit de facto la pollution et, dans l'absolu, peut faire baisser la pression fiscale des collectivités qui intègrent le critère poids dans leur taxe ordures ménagères. Enquête.

La proximité est l'un des circuits gagnants de l'année 2020 dans le secteur alimentaire. Derrière le drive et l'e-commerce, il a su tirer profit des périodes de confinement pour conquérir un nouveau public et enregistrer une croissance de 9,2 %, selon Nielsen. Toutefois, ce dynamisme exceptionnel n'est pas appelé à se prolonger si les acteurs du marché ne poursuivent pas leurs efforts.

En 2021, le marché français du e-commerce alimentaire voit arriver trois nouveaux acteurs étrangers : Picnic (Pays-Bas), Everli (Italie) et Gorillas (Allemagne). Ces trois pépites sont choyées par les investisseurs et ont levé plus de 650 millions d'euros au cours des 16 derniers mois.

En août 2021, la Française Fidji Simo est devenue directrice générale d’Instacart, une plateforme d’épiceries en ligne. L’entreprise, basée à San Francisco, s’est fait connaître aux Etats-Unis et au Canada pendant la pandémie de Covid-19 grâce à son application donnant un accès numérique aux rayons de 600 détaillants. Elle compte désormais sur la publicité ciblée pour trouver sa rentabilité. Détails. Pas de chiffres.

Au nombre d'une dizaine en France en 2021, les quick commerçants (français et étrangers) se développent à grande vitesse sur le marché du commerce alimentaire en ligne. Tous proposent de livrer à domicile des produits de grande consommation en vingt minutes maximum. Pour parvenir à une telle performance, l'assortiment proposé aux clients en ligne est restreint et la recherche de baux commerciaux en ville, pour être au plus près des consommateurs, occupe en grande partie ces start-up.

Un homme âgé de 32 ans ayant une double expérience dans le monde de la tech et au sein des grands cabinets de conseil : tel est le profil type des patrons et dirigeants opérationnels des start-up du "quick commerce", en France. Pour mieux les connaître, "LSA" est allé à leur rencontre : Arthur-Louis Jacquier (DG de Dija France), Charles d'Harambure (DG de Flink France), Berker Yagci (DG France de Getir), Youssef Benkirane (Directeur France de Zapp), Ataman Ince (General manager de Yango Deli France), Pierre Guionin (DG de Gorillas France), Henri Capoul (Cofondateur et CEO de Cajoo).

"LSA" et le spécialiste de la conception de magasins Interstore-Schweitzer s'associent en 2022 au sein d'une série à paraître sur le site internet du magazine, portant sur 49 magasins alimentaires inspirantes à travers le monde. Commerce local, restauration, phygital, événementiel... Autant de choix, d'initiatives et de types d'organisation qui seront mis à l'honneur pour inspirer les commerçants français et les pousser à se lancer eux aussi dans leur transformation. Détails. Pas de chiffres.

Deux types d'acteurs prennent position sur le marché français du quick commerce : d'une part, les start-up spécialisées telles que Gorillas, Getir, Cajoo ou encore Gopuff ; et d'autre part, des acteurs plus ou moins jeunes qui se sont diversifiés vers ce segment comme Frichti, La Belle Vie, Franprix ou Yango Deli. Si la première catégorie est en pleine expansion, la seconde, plus prudente, mise sur des synergies avec les activités historiques.

Pour gagner des parts de marché en France, les jeunes acteurs du quick commerce (livraison à domicile en quelques minutes) misent tous sur la publicité. L'objectif est de faire connaître leur marque et de créer la préférence auprès des consommateurs. Les levées de fonds sont en partie employées à cet effet, avec pour finalité de créer un nouvel usage. La bataille se joue dans la rue (publicité extérieur) et sur les réseaux sociaux. Explications avec des exemples. Données chiffrées : les dépenses publicitaires des quick commerçants ont atteint 13,96 millions d'euros en 2021 d'après Kantar.

Depuis 2021, les start-up du quick commerce sont en conflit avec certaines collectivités françaises, notamment Paris et Lyon, sur la nature de leurs dark stores. Dans ce contexte, le gouvernement a publié en mars 2022 un document clarifiant les règles applicables aux dark stores pour les élus locaux. Ceux qui n'accueillent pas de public sont considérés comme des entrepôts. Ceux qui mettent en place des systèmes de click & collect sont apparentés à des commerces. Mais cette définition s'applique aux collectivités ayant revu leur plan local d'urbanisme depuis la loi Alur de 2014.

En 2022, l'institut d'études Kantar Worldpanel a apporté des changements à la méthodologie de son panel de consommateurs permettant de suivre la consommation alimentaire des ménages et les parts de marché des enseignes, ce qui a fait évoluer les indices, mais sans remettre en cause les tendances. Le changement le plus spectaculaire concerne Lidl, qui gagne 0,8 point dans les achats de produits alimentaires.

Comme d'autres cuisines du monde, les produits tex-mex (d'inspiration mexicaine) ont progressé pendant la pandémie de Covid-19 en France avec un pic de CA de +22% en 2020 (source Iri). Depuis, l'engouement est retombé, avec un niveau revenu à celui de 2017 et un CA en baisse de -4,5% à 176 millions d'euros en cumul annuel mobile à février 2022. Toutefois, le marché a multiplié les recrutements et continue d'approvisionner les rayons en nouveautés.