Après avoir longtemps ignoré les mannequins transgenres, les grandes marques de parfums et de cosmétiques, désireuses de prouver leur progressisme, font appel à elles. A condition que leur physique réponde à certaines normes et que leur discours ne soit pas clivant.

C’est l’alpha et l’oméga de sa vie. Depuis la mort, le 19 juillet 2016, de son frère Adama au cours de son interpellation par des gendarmes, Assa Traoré crie à l’injustice et au meurtre. De posts Facebook en mobilisations, elle est parvenue, avec l’aide de militants antiracistes issus de la mouvance décoloniale, à fédérer autour de sa cause. Au point de réunir plusieurs dizaines de milliers de personnes aux cours de deux manifestations, en juin, à Paris, dans le sillage de l’indignation soulevée par le meurtre de l’Américain Georges Floyd.

Cela aurait pu, comme chaque année, n’être qu’une parenthèse consacrée à la création dans un cadre de rêve. Mais le coronavirus a changé la donne, privant les seize artistes français de la Villa Médicis, à Rome, de tout contact avec l’extérieur dans une Italie durement touchée par la pandémie. Un confinement dans le confinement qui, tout en contrariant leurs projets, a finalement permis à ces designers, écrivains ou photographes de révéler leur créativité.

Alors que la brigade financière enquête actuellement sur des costumes offerts, à Jack Lang, un nom remonte du passé, celui de Francesco Smalto. A partir des années 1970, ce maître tailleur d'origine italienne est devenu fournisseur officiel de nombreux chefs d'état africains. De Hassan II à Hosni Boubarak en passant par Omar Bongo. De quoi de la maison parisienne l'un des hauts lieux de la "Françafrique".

A la veille de passer six mois enfermée au Tribunal de grande instance de Paris pour l'un des plus grands procès mondiaux jamais tenus en France, Nathalie Carrère ne trahit aucun signe d’inquiétude ou d'agitation.

Dans la course à l’Audimat que se livrent sans merci talk-shows et matinales radio, le nerf de la guerre,c’est l’invité. Star ou anonyme, homme politique ou ténor du barreau, on se bat pour décrocher le "héros du jour". A la manoeuvre, les programmateurs. Tels des tradeurs de l’actualité, ils partent chaque jour enquête du bon client parmi leurs milliers de contacts. Et à défaut se rabattent sur des valeurs-refuges.

C’était il y a 100 ans, au printemps. Plusieurs cas de peste bubonique sont diagnostiqués dans les faubourgs insalubres de la capitale, dans un pays encore sous le choc de la Grande Guerre et du traumatisme de l’épidémie meurtrière de grippe espagnole. Ce fléau venu d’un autre temps provoque un début de crise sanitaire aux conséquences aujourd’hui familières : une information sous contrôle, le confinement des malades, la désignation nauséabonde de "coupables"... Mais, contrairement à la situation actuelle, l’épisode fit peu de victimes grâce à l’existence d’un traitement et d’un vaccin.

Sa chaîne gratuite "Maths et Tiques" avait déjà fait d’Yvan Monka une star de sa discipline sur YouTube. Depuis la fermeture des collèges et des lycées, cet enseignant en mathématiques connaît une croissance exponentielle de ses abonnés, composés d’élèves comme de professeurs. CQFD.

Entre les mois de mars et de mai derniers, Marie Guévenoux et Alain Richard ont accompli ensemble un "long voyage" à travers la France, cent soixante heures, l’équivalent de six journées entières, sans se quitter. Un périple immobile accompli, vissés sur leurs chaises depuis le siège de La République en marche (LRM) dans le deuxième arrondissement de Paris.

En quatre films, la réalisatrice s’est imposée comme une représentante d’un nouveau cinéma d’auteur exigeant et pop. Son dernier long-métrage, « Portrait de la jeune fille en feu », en salle le 18 septembre 2019, dépeint une passion entre une peintre du XVIIIe siècle et sa modèle. Une histoire d'amour loin des canons traditionnels. Ce regard militant s'accompagne d'engagements concrets, comme au sein du collectif 50/50 qui lutte pour la parité dans le cinéma français. Fédérant les énergies dans son sillage.

A 51 ans, il est un chef adulé, propriétaire de six restaurants à Londres et auteur de livres culinaires vendus à des millions d’exemplaires. Ce succès, l’Anglo-Israélien Yotam Ottolenghi le doit à ses recettes accessibles, pleines des parfums du Levant, où les aromates et le végétal occupent une place centrale. Une cuisine multiculturelle qui, au-delà de sa saveur, se fait l’ambassadrice d’un monde en paix.

A Montreuil, Pantin ou Bobigny, la fameuse "continuité pédagogique" est une gageure. Les professeurs cherchent avant tout à maintenir le lien avec des élèves confrontés à des difficultés sociales exacerbées par le confinement. Des jeunes qui risquent de ne pas pouvoir reprendre les cours le 11 mai 2020.

Ils sont en première ligne. Ceux par qui la capitale, et tout le pays, tient depuis plus d’un mois. Livreurs, soignants, commerçants, caissiers, pompiers, agents de nettoyage et de sécurité... ils continuent leur activité coûte que coûte malgré la peur et, souvent, le manque de moyens de protection suffisants. Pour beaucoup précaires et issus de l’immigration, ces travailleurs bénéficient d’une visibilité soudaine qui redonne à la rue un parfum de lutte des classes. Leur offrant au passage une reconnaissance inédite.

A la fin des années 1960, l'américaine Valerie Solanas autoédite un texte volontairement outrancier qui proclame la supériorité biologique des femmes et appelle à l'éradication progressive des hommes. En 1968, son "SCUM Manifesto" sort de la confidentialité quand elle tente de tuer Andy Warhol. L'autrice restera toute sa vie dans les marges, mais son pamphlet a toujours inspiré le féminisme radical.

Depuis quelques semaines, la psychothérapeute qui a vulgarisé et diffusé les principes de la parentalité positive en France se retrouve sous le feu des critiques. Elle est accusée de vendre des formations à des parents désemparés ou encore de favoriser l'émergence d'une génération avec des troubles du comportement... Malgré des incohérences scientifiques, la sexagénaire ultra sollicitée continue de défendre sa méthode et assène ses arguments contre la psychanalyse.

Militant d’extrême gauche, Jonas Pardo a longtemps passé sous silence ses origines juives. Jusqu’au jour où, après la tuerie de l’Hyper Cacher, à Paris, en 2015, il a décidé de tendre un miroir à son propre camp, qu’il juge rongé par le déni d’un antisémitisme latent. Le trentenaire dispense depuis deux ans des formations visant à déconstruire le racisme antijuif.

En décembre 2023, l’adjointe au maire de la commune francilienne a été rouée de coups par deux hommes. Chargée des solidarités et des droits des femmes, Oriane Filhol était personnellement ciblée. Malgré le traumatisme, pas question pour elle d’abandonner son mandat.

La communauté juive de France vit au rythme de la guerre en Israël. Les établissements confessionnels qui ont renforcé leurs mesures de sécurité s'emploient à aider les enfants à vivre avec les événements. L'article se poursuit par le portrait de Yonathan Arfi, le président du CRIF. Pour conclure ce tour d'horizon de la guerre en Israël, "M" met en lumière le travail du comédien palestinien Ahmed Tobasi.

Le 14 décembre 2023 à Paris s’ouvrira le procès de six ressortissants algériens, accusés d’avoir gavé de psychotropes des dizaines de mineurs isolés marocains, pour mieux les contraindre ensuite à détrousser les passants au pied de la tour Eiffel.

Deux ans après la loi ouvrant la procréation médicalement assistée aux femmes célibataires ou en couple lesbien, les longs délais d'attente en France ont contraint Marie, Virginie ou Hélène à se rendre à Copenhague pour bénéficier d'une insémination ou d'une fécondation in vitro. Comme des milliers d'Européennes, elles ont trouvé à la StorkKlinik, l'institution danoise de la fertilité, une efficacité, un confort et une bienveillance qui font souvent défaut dans leur pays d'origine.

Le cuisinier étoilé, qui rouvre ces jours-ci l'Astrance, brille à la fois par la qualité de sa cuisine et celle de sa formation. Plusieurs des disciples passés par sa table parisienne, et notamment des femmes, sont à la tête de leurs propres établissements.

Depuis quatre ans, elle est l'avocate de dizaines de comédiennes victimes de violences sexuelles, dans un milieu, le théâtre, où l'omerta a longtemps régné. Discrète, Anne Lassalle a été propulsée sur la scène médiatique fin novembre : l'une des plaignantes contre Sofiane Bennacer, l'acteur principal du film 'les Amandiers", mis en examen pour viols, est sa cliente.

Les expositions consacrées aux artistes de sexe féminin se multiplient. Le fruit du combat mené par des femmes commissaires et des conservatrices soucieuses de donner enfin leur place à celles que l’histoire de l’art a laissées de côté.

Pendant vingt ans, elle a été connue pour sa carrière de journaliste à TF1 et à LCI, puis en tant que « femme de… » et personnage récurrent des romans d’Emmanuel Carrère. Cette image lisse, Hélène Devynck la brise en 2021, quand elle affirme avoir été violée par l’ex-star du JT. Une prise de parole qu’elle prolonge dans un livre à paraître, « Impunité », écrit dans la foulée du classement sans suite du dossier, les faits étant prescrits.

Dans son nouveau film, Valeria Bruni Tedeschi met en scène à partir de ses propres souvenirs ses années intenses de formation à Nanterre sous l'égide de Patrice Chéreau.

L'ordre est tombé d'en haut. Fin 2020, Emmanuel Macron annonce la fermeture d'une quinzaine de points de passage entre la France et l'Espagne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, l'immigration illégale et la contrebande. Du jour au lendemain, le quotidien de habitants des Pyrénées, comme autour du col du Portillon, est bouleversé. Sur place, tout le monde s'agace de cette décision qui révèle un peu plus le fossé entre la capitale et certains territoires.

Un rassemblement de toute la gauche, vraiment à gauche. Le pari de la Nupes semble avoir donné raison a Clémentine Autain. La député "insoumise" de 49 ans, réélue en juin, militait de longue date pour une telle union. Un sentiment de victoire gâché par l'embarrassant dossier des accusations de violences sexuelles au sein de son parti. Pionnière sur les questions féministes, elle se retrouve en première ligne. Mais cette figure émancipée, y compris de l'ombre portée de Jean-Luc Mélenchon, pourrait avoir d'autres occasions de jouer sa carte à l'avenir.

Seules ou en groupe, les femmes sont de plus en plus nombreuses à arpenter les sentiers de randonnés. Sur les traces de sorcières, de pionnières tombées dans l'oubli ou simplement avec l'envie de se ressourcer au plus près de la nature. L'engouement pour ces marches féministes se traduit par la multiplication d'agences spécialisées et un intérêt nouveau pour les récits de femmes. Autant de moyens de célébrer une quête d'émancipation longtemps marginalisée.

Longtemps confinées aux marges de l'histoire, les homosexuelles sont aujourd'hui au coeur d'une effervescence culturelle. "M" met en lumière des pionnières et des lieux qui ont jalonné cette longue marche vers plus de visibilité. Cette semaine, l'Américaine Natalie Clifford Barney qui, dans le Paris de la Belle Epoque, fit de son salon littéraire le temple des amitiés et de la création féminines. Et dont l'oeuvre retrouve les faveurs de l'édition.

Longtemps restée confidentielle, la poésie contemporaine revient sur le devant de la scène. Une renaissance portée par des artistes femmes et des auteurs issus des minorités, qui en renouvellent les thèmes. Ces textes touchent un public plus jeune, grâce à des poètes désormais très présents sur les réseaux sociaux. En France, les éditeurs développent des collections pour accompagner ce phénomène.